Selon Paul Goze, le climat de négociations avec la FFR et la LNR a été correct mais viril au sujet de la convention, adoptée lors de l’Assemblée générale de la LNR.
Comment la convention a-t-elle été accueillie ?
80% des votants ont voté pour. Un certain nombre de clubs avaient des remarques à faire dessus et ont dû voter contre. Certains ont estimé que la convention pouvait trop diminuer leurs clubs.
Quels points ont pu faire tiquer les présidents ?
Les seules modifications essentielles, qui sont l’aboutissement de palabres depuis 20 ans, c’est un groupe de 30 joueurs qui a un nombre limité de 30 matches à disputer par saison. Après, il faut se poser la question suivante: combien de joueurs ont, les saisons précédentes, atteint cette barre de 30 matches? Il y en avait sept l’an dernier, cinq qui l’ont dépassée et deux qui étaient à la limite. La discussion a évidemment porté sur le fait que sur les cinq, il y en avait quatre de Toulouse… Mais ce n’est pas une mesure drastique, cela concerne très peu de joueurs. C’est un garde-fou qui existait presque déjà de lui-même.
Comment définiriez vous le climat qui a présidé à vos rencontres avec la Fédération ?
Correct mais viril, pour employer une expression rugbystique de l’époque. Il y avait deux parties qui défendaient chacune leurs intérêts. Donc c’est normal qu’il y ait eu des frictions. On avait aussi des points communs. Comme le fait de vouloir défendre le rugby professionnel de clubs, pour qu’il se maintienne au plus haut niveau. Et que l’équipe de France est la vitrine du rugby français, donc il faut qu’elle ait des résultats qui soient à la hauteur de notre sport. Les deux parties étaient conscientes de ces buts qu’il fallait atteindre, avec des intérêts relativement divergents. Je pense qu’on est arrivé à quelque chose d’équilibré, je ne vois pas de modifications importantes pour la prochaine convention.
Entre le dossier des Coupes d’Europe, celui de la convention, ne rentrez-vous pas dans une culture du conflit avec la Fédération ?
C’est une situation conjoncturelle. Un an et demi en arrière, il n’y avait pas de négociations donc pas de conflit, on ne se disputait pas par plaisir de s’affronter. Maintenant, cela va s’apaiser. Il reste la Coupe d’Europe mais un jour ce sera réglé et il n’y aura plus de tensions.
Y a-t-il eu des voix discordantes au sein de l’Assemblée générale concernant la décision du comité directeur de la Ligue de déclencher un nouvel appel d’offres pour les droits télé du Top 14 ?
Il y a toujours des gens qui demandent des explications, ce qui est tout à fait normal. Il y avait beaucoup de questions par rapport à tout ce qui s’est dit dans les journaux et qui ne reflète pas la vérité. Il y a eu une petite campagne de désinformation sur deux points. Le premier, c’est que l’on dise que la Ligue a changé d’avis au dernier moment. Pas du tout, durant toutes les négociations j’ai tenu le même langage à Canal+. A aucun moment il n’y a eu déloyauté, j’ai été très clair, j’ai toujours donné le même chiffre. Le deuxième point, c’est que l’on dise que notre appel d’offres a été calqué sur des propositions de Canal+ qui sont sorties dans la presse. C’est inexact mais ça peut brouiller les esprits et faire croire que Canal+ pourrait intenter une action (en justice). Mais je ne vois pas sur quoi Canal+ pourrait étayer cette action.
Canal + semble pourtant bien amer…
Je pense que c’est plutôt une posture qui fait que lorsqu’on a perdu (lors des négociations de gré à gré qui ont échoué, ce qui a déclenché l’appel d’offres, ndlr) on essaie de trouver des explications. Mais c’est le jeu des affaires.