Le conseil du XVIe arrondissement de Paris vote à l’unanimité en faveur du projet de délibération de la mairie de Paris attribuant la nouvelle concession du stade Jean-Bouin à la Fédération française de tennis (FFT), qui favoriserait le maintien du tournoi de Roland Garros à Paris. En exploitant Jean Bouin, la FFT disposerait de courts de tennis à proximité du stade où se joue actuellement le tournoi du Grand Chelem.
Il fallait sauver les meubles, a déclaré Claude Goasguen, maire UMP du XVIe, en dénonçant les diktats de la mairie de Paris et de la FFT et la disparition regrettable de l’ancien stade de rugby de Jean-Bouin, au profit d’un futur équipement neuf de 20.000 places, qui a chassé les scolaires.
Lors de la réunion le 31 août de la commission spéciale de conseillers de Paris chargée d’examiner les candidatures pour la concession, les sept élus UMP, dont Claude Goasguen et Bernard Debré, s’étaient abstenus, relevant notamment la faiblesse de la redevance de la FFT et une sous-évaluation des travaux prévus. Cette fois-ci, ils ont voté favorablement, mais en assortissant leur vote d’un voeu demandant une commission de suivi et qu’un autre stade du XVIe, le stade Georges Hébert, utilisé par les scolaires, ne serve pas à la FFT pour ses besoins de centre d’entraînement.
Le projet de délibération, qui sera soumis fin septembre au conseil de Paris, prévoit le versement par la FFT d’une redevance fixe de 40.000 euros de 2011 à 2013, 80.000 euros en 2014 et 2015, puis 200.000 euros à partir de 2016 et une redevance variable égale à 3% des recettes lucratives, calculées hors recettes des sections sportives (tennis et bridge). Ce dernier poste constituant l’essentiel des recettes de la concession (1.790.000 euros attendus en 2016 sur 2.429.773 euros), la redevance variable représenterait 19.193 euros seulement en 2016, un montant jugé assez faible par les services de la mairie. Mais la mairie souligne que cette redevance représente au total plus de 9% du total des recettes attendues, ce qui correspond à la moyenne haute des concessions sportives de la Ville.
Comme pour Roland Garros, où la redevance de la FFT représente seulement 1,24% du chiffre d’affaires, l’économie du contrat n’est cependant pas en phase avec le taux de 15% que la ville adopte depuis des années dans le cadre de ses conventions d’occupation du domaine public, comme à la Croix Catelan ou au Tir aux Pigeons.
Quant aux travaux proposés par la FFT (3,2 millions hors taxes de rénovation des club-houses et réaménagement paysager) qui seraient livrés en décembre 2012, juste avant le stade Roland Garros new-look proposé par la mairie, ils sont moins importants que ceux envisagés en 2009 par Lagardère SCA dans une consultation précédente de la ville. Lagardère, qui a investi au total 5,4 millions d’euros à Jean Bouin entre 2004 et 2009, proposait de créer prioritairement un centre international d’entraînement pour le tennis, noyau dur d’un engagement financier contractuel de 6 millions d’euros HT de travaux sur seize ans.