Le Français Jean-Pierre Lux a été réélu mercredi pour un nouveau mandat de trois ans à la présidence de l’ERC, organisateur de la Coupe d’Europe et du Challenge européen de rugby, un vote vivement contesté par la Ligue nationale de rugby (LNR) qui dénonce une mascarade électorale.
M. Lux, 65 ans, ancien centre international comptant 47 sélections sous le maillot du XV de France entre 1967 et 1975, est président de l’ERC depuis 1999. Il a été réélu mercredi lors d’une réunion du Comité directeur de l’ERC au détriment de l’Anglais Peter Wheeler, directeur général du club des Leicester Tigers.
Je suis heureux d’avoir été réélu par le Comité directeur de l’ERC. J’ai hâte de poursuivre le travail entrepris par toutes les personnes impliquées dans nos deux tournois afin de continuer le développement du rugby des clubs européens, a réagi M. Lux, cité par le communiqué de l’ERC.
En annonçant sa candidature, M. Lux s’était prévalu du soutien des représentants de l’Irlande, du pays de Galles, de l’Ecosse et de la Fédération française de rugby (FFR).
La LNR, qui dispose depuis 2007 de quatre des cinq voix françaises, n’avait pas apporté son soutien à M. Lux, par ailleurs membre de son Comité directeur, et a vivement dénoncé l’élection mardi.
Selon elle, l’ERC a ainsi accepté de se prêter à ce que la LNR considère comme une mascarade électorale, en organisant des élections dans des conditions bafouant la lettre et l’esprit des accords qui régissent son fonctionnement, et en acceptant que la FFR prive la LNR de ses 4 voix.
Supercherie pour la LNR
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Pour ce faire, la FFR n’a pas hésité à invoquer l’intérêt supérieur du rugby français qui n’était en rien menacé, ce qui ne peut qu’apparaître que comme une grande supercherie mise en oeuvre dans des conditions ne respectant en rien la convention entre la FFR et la LNR, et encore moins les accords régissant le fonctionnement de l’ERC, poursuit la LNR dans son communiqué.
Sollicité par l’AFP, le président de la LNR, Pierre-Yves Revol, a estimé que l’intérêt supérieur du rugby, tel que défini dans la convention FFR-LNR, ne comprend pas du tout le cas de figure d’un candidat français à la présidence de l’ERC.
La FFR s’en est cependant servie pour faire considérer par l’ERC qu’elle pouvait récupérer nos voix alors que les statuts de l’ERC disent que les voix ne peuvent pas être changées sauf unanimité de l’ensemble des actionnaires, dont la LNR, a poursuivi M. Revol.
Compte tenu des conditions de l’élection pour le moins contestable, la LNR était favorable à une prolongation du mandat de Jean-Pierre Lux jusqu’à la fin de la saison pour permettre d’organiser des élections dans la clarté, a précisé le président de la LNR.
Sollicité par l’AFP, Jean-Pierre Lux n’a pas souhaité s’exprimer.