<b>L'Euro 2016 vient de se terminer en France. Quel bilan faut-il en tirer ? Il est trop tôt pour en dresser un état des lieux précis, même si les organisateurs ont déjà arrêté leur conclusion : positive forcément. Le député socialiste de la Loire, Régis Juanico, vient justement de présenter son rapport sur les retombées des grands événements sportifs internationaux (GESI). Pour lui, l'évaluation des grands événements sportifs semble instrumentalisée.</b><br><br><img src=http://medias.sport.fr/pour-une-meilleure-evaluation-des-gesi-399268.jpg><br><br>Présenté à l'Assemblée Nationale le 29 juin, devant la commission des Finances dans le cadre de l'examen de la loi de Règlement 2015, ce rapport met en avant la nécessité d'évaluer sans complaisance la réalité des retombées économiques mais aussi de prendre en compte les conséquences positives, notamment en matière de développement du sport pour tous. <i>Aujourd'hui, les retombées économiques de l'organisation des grands événements sportifs internationaux sont les seules évaluées, alors même qu'elles sont souvent les plus minimes</i>, écrit Régis Juanico, rapporteur spécial du budget des Sports à l'Assemblée nationale. <i>L'évaluation des grands événements sportifs en France n'est pas suffisamment prise au sérieux et semble instrumentalisée à des fins commerciales voire politiques</i>, continue-t-il. En effet, en l'absence de méthodologie type, les chiffres produits peuvent varier du simple au double (dans le meilleur des cas), en fonction des hypothèses retenues, de la méthodologie et du prestataire choisi. Ainsi, pour l'Euro 2016, à la demande de l'UEFA, le Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges a estimé, en prenant quelques précautions, un surplus d'activité économique à attendre de 2,8 milliards d'euros et 26.000 emplois créés. L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), cette fois pour le ministère des Sports, a annoncé, elle, 1,2 milliard d'euros et 16.000 créations d'emplois. <i>Les enjeux citoyens, politiques, environnementaux ne sont pas pris en considération dans ces différentes évaluations, et pourtant ils touchent bien davantage la population</i>, souligne le député de la Loire. <i>L'héritage global des grands événements sportifs internationaux devrait donc pouvoir être mesuré en utilisant des indicateurs comme le développement de la pratique du sport, le bénéfice social, le bien-être collectif...</i> <br /> <br />L'Euro n'est pourtant pas le plus mal loti. En plus des études ex ante, l'événement va bénéficier d'un étude ex post. Mais elle ne convainc pas le député. Il faut reconnaître <i>que les études ex ante sont davantage mises en avant par rapport aux études ex post auxquelles les décideurs ou les organisateurs portent un intérêt moindre</i>. <i>Une telle situation est dommageable puisque les retombées économiques ne peuvent par définition être mesurées que sur le long terme</i>.<br /><br />Régis Juanico propose donc <i>l'élaboration d'études systématiques, d'outils et de mesures fiables, partagées, ainsi que la création de standards internationaux</i>. Ces études permettraient de gagner en légitimité et en crédibilité auprès de la population et donc de favoriser l'organisation de grands événements sportifs internationaux. <i>A cette fin, l'Observatoire de l'économie du sport, qui manque cependant de moyens humains et financiers, pourrait être davantage mobilisé</i>. De même, <i>les missions de la délégation interministérielle qui s'occupe de la candidature aux JO de Paris 2024 pourraient être étendues en vue de l'évaluation des futurs grands événements</i>. Enfin, Régis Juanico propose dans son rapport de prolonger au-delà de 2017 le prélèvement exceptionnel de 0,3 % sur les sommes misées dans le cadre des jeux de loterie de la Française des jeux (FDJ) lors de ces grands événements afin d'abonder, au sein du Centre national pour le Développement du Sport (CNDS), un fonds dédié au renforcement de la pratique sportive.<br /><br /><br /><br /><br />
