La direction régionale de la Jeunesse et des Sports Midi-Pyrénées-Haute-Garonne a mené tout au long de l’année 2001 une étude sur les budgets des clubs sportifs (ci-contre la répartition des recettes de l’échantillon).
L’étude s’est appuyée sur les données fournies par les clubs et associations sportives désireux d’obtenir des subventions du ministère. Ce qui représentent un échantillon de 667 clubs sur les 4.361 clubs que compte le département, soit 19 % du total et 30 % des licences recensées en Haute-Garonne.
Un excédent de 380.000 euros
Le budget total des associations sportives du département est estimé à 60,7 millions d’euros pour les recettes et à 59,6 millions d’euros pour les dépenses. Le budget cumulé des clubs est de 19,2 millions d’euros pour les recettes et de 18,8 millions d’euros pour les dépenses. Il en ressort une activité excédentaire d’un peu moins de 380.000 euros. La majorité des clubs ne doit sans doute pas dégager des bénéfices. D’ailleurs il existe une très grande dispersion au niveau des budgets moyens pour les 61 disciplines étudiées. Ils varient de 195.135 euros pour l’aéronautique à 1.189 euros pour la lutte !
Deux disciplines de l’échantillon présentent des recettes supérieures à 3,8 millions d’euros et génèrent, à elles seules, près d’1/5e (18,5 %) du budget total des associations. Il s’agit du football (6,9 millions d’euros) et du rugby (4,4 millions d’euros).
Les recettes : quatre grands thèmes
Lorsque l’on regarde la structure des recettes, on s’aperçoit que quatre postes se dégagent : cotisations, subventions, manifestations et sponsoring. Le football est la seule discipline présente dans les 4 catégories. Le rugby l’est dans trois. Particularité du football : alors qu’il est en tête de trois agrégats (subventions reçues, recettes des manifestions et du sponsoring), il n’est que 5e dans celui des cotisations. C’est l’aéronautique qui tire le plus de recettes des licences. L’effort demandé est de 44 euros au football contre 1.532 euros pour l’aéronautique.
L’autre poste concerne les subventions publiques. Une manne qui peut aller jusqu’à plus de la moitié des recettes et dont l’attribution dépend du poids économique de la discipline sur la région, du nombre de licenciés, de salariés. En 2000, 15,8 millions d’euros ont été attribués. Soit une subvention moyenne de 4.573 euros par club et de 57,5 euros par licence. Le football reçoit 2,3 millions d’euros, soit 62,7 euros par licence. A l’autre bout de l’échelle, le vol libre ne reçoit que 25.916 euros de subventions, soit 4,3 euros par licence. Le rugby, sport très ancré dans la tradition du département, reçoit 1,4 million d’euros, soit 120,7 euros par licence. Les résultats démontrent que ce sont les sports les plus riches (or clubs professionnels) qui font les demandes de subventions et perçoivent le plus. Paradoxale ? Non, puisque mieux structurés, ils sont plus à même de remplir les dossiers et de faire les demandes.
Les manifestations représentent le troisième poste de recette mais n’excèdent presque jamais le tiers des revenus, exception faite de la boxe qui parvient à constituer 43 % de son revenu par ce biais. Plus de 32 % des recettes de cet agrégat se répartissent au sein de deux disciplines. Ici encore, on retrouve le football et le rugby. Les deux disciplines tirent un 1/3 de leurs recettes des manifestations qu’elles organisent. Soit, 2 millions d’euros pour le football et 1,4 million d’euros pour le rugby.
Enfin, en quatrième position dans la catégorie des recettes, le sponsoring. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le ballon rond et le ballon ovale attirent la majorité des annonceurs. Ils trustent à eux deux 37,3 % du total des sommes versées par les sponsors.
Le football et le rugby sont les deux sports qui équilibrent le mieux leurs recettes entre chaque catégorie. L’athlétisme est au contraire dépendant des subventions (48 % des recettes contre seulement 1 % pour le sponsoring). Le même schéma se reproduit avec l’aviron (44 % et 1 %) et le basket-ball (48 % et 3 %). Le handball est le champion toute catégorie des subventions avec 61 % de ses recettes.
Au chapitre dépense, elles sont principalement affectées à l’encadrement (26 %), à l’activité (24,7 %) et à l’achat d’équipements et de matériel (16,9 %). Le montant total des charges de personnel est de 15,5 millions d’euros. Trois disciplines sont principalement concernées : le sport en milieu rural (1,5 million d’euros, soit 39 % de ses dépenses), le football (1,2 million d’euros, soit 18 % de ses dépenses), le tennis (1,1 million d’euros, soit 37 % de ses dépenses). Le football (1,4 million d’euros) et le rugby (1 million d’euros) sont les deux sports qui ont généré le plus de dépense en manifestations et prestations de services (ils sont toutefois bénéficiaires sur ce chapitre). Les équipements ont coûté au total 10 millions d’euros. Ce qui représente une moyenne de 2.922 euros par club et de 37 euros par licence. L’aéronautique est la discipline qui a dépensé le plus d’argent en matériels et équipements avec 1,96 million d’euros (soit 1.021 euros par licence) devant le football (1,25 million d’euros).
Les résultats obtenus en Haute-Garonne pourraient aisément être transposés au niveau d’autres départements. Mais il faut tenir compte des particularités régionales.