<h4>La « grande équipe des quartiers », destinée à favoriser l'inclusion par le sport, a été lancée vendredi 19 avril par les ministres des Sports et de la Ville réunis à la Maison du handball à Créteil (Val de Marne).</h4> Le lieu se veut symbolique : Créteil qui a <em>«fait le choix du sport, pour forger son identité»</em>, avec ses <em>«84 associations sportives, 10 % du budget de 180 millions d’euros consacrés au sport»</em>, souligne le maire PS Laurent Cathala. Lequel attend de cette «équipe de France» qu’elle soit <em>«partie prenante pour accompagner les efforts des associations, des collectivités, premiers investisseurs dans le mouvement sportif»</em>. A l’origine du projet, on trouve l’Agence pour l’éducation par le sport (APELS), sur fond de plan banlieue et d’un constat : 3 millions de jeunes au chômage. Et ce, alors même que des associations œuvrent depuis des années par le biais du sport pour réinsérer des jeunes sur le bord du chemin. <em>«Cette performance sociale du sport existe partout. Mais les structures ont des difficultés majeures, ne sont pas reconnues</em>, insiste Jean-Philippe Acensi, délégué général d’Apels. <em>On a les meilleurs éducateurs du monde, il est temps de les valoriser.»</em> Comment ? Grâce à la signature d’une circulaire entre les deux ministres qui ouvre les financements de la politique de la ville à ces associations. A l’instar, dans le Val-de-Marne, du comité de voile, choisi comme référent pour la région parisienne par la Fédération française de voile, qui a intégré cette grande équipe de France. <em>«La voile est souvent perçue comme un sport d’élite sociale. Mais nous avons 400.000 élèves, dans 500 clubs nautiques»</em>, intervient Henry Bacchini, vice-président de la FFV. <em>«Notre défi : acculturer les jeunes à la voile pour les amener à toutes les filières d’emploi, de l’industrie, du transport et la marine nationale qui cherchent à recruter»</em>, ajoute Arnaud Derrendinger. L’US Créteil travaille à un projet en direction des jeunes filles des quartiers. C’est ce club qui a porté la rencontre des enfants de Casalis avec le navigateur Paul Meilhat, qui a fait ses armes sur le lac de Créteil, et a remporté la dernière Route du Rhum. <em>«On va pouvoir financer nos clubs, nos projets, plutôt que taper à la porte des entreprises»</em>, souligne François Dautzenberg, le responsable sportif. Surtout dans un secteur où<em> «la voile n’est pas connue, certains habitants ne connaissent pas la mer</em>, relève-t-il. <em>Et pourtant, cela ouvre des perspectives d’emploi. Des anciens de nos clubs ont intégré l’école navale de Brest, la marine marchande, deviennent moniteurs.»</em> Une dizaine d’associations ont d’ores et déjà rejoint ce collectif national, dont en région parisienne, Evasion Urbaine de Torcy (Seine-et-Marne), et Impulsion 75 à Paris. Des collectivités (Grigny (Essonne), Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Roubaix (Nord) se sont manifestées, tout comme des entreprises, telles PWC. Dès juin, un tour de France va démarrer de Paris pour promouvoir le collectif et y associer de nouveaux partenaires. <em> <strong>Le sport prend place dans les contrats de ville</strong> Dans le cadre de leur prorogation jusqu'en 2022, les contrats de ville devront désormais comporter un volet «action sportive à vocation d’inclusion sociale et territoriale». Telle est la principale disposition de la circulaire interministérielle «Sports-Villes-Inclusion», signée par Roxana Maracineanu et Julien Denormandie. Il s'agit d'une circulaire d’application, prise pour la mise en œuvre de la circulaire du Premier ministre du 22 janvier 2019 sur la prorogation des contrats de ville, qui prévoit les conditions d’intégration de l’action sportive au sein des contrats de ville et de leurs financements. Le texte définit les acteurs de l’action pour l’inclusion par le sport. Il s'agit, d’une part, des associations sociosportives (associations non affiliées auprès de fédérations sportives agréées par l’État ou délégataires de l’État), et d’autre part, des clubs et/ou fédérations agréées ou délégataires de l’État qui développent une action sociosportive structurée.</em>
