Avec le sport, différents acteurs impliqués dans les technologies numériques ont trouvé un terrain fertile pour assurer leur croissance. Les supporters, qui sont aussi des consommateurs, sont prêts à dépenser plus pour ne rien rater d’un événement. Lors de la seconde édition de Sport Numericus, jeudi 15 novembre au Stade de France, les principaux acteurs de ce marché en perpétuelle révolution étaient réunis. Synthèse des interventions.
Au cours de cette journée, l’institut Médiamétrie, qui mesure les audiences de la télévision, de la radio et d’Internet en France, a dévoilé les derniers chiffres de la consommation numériques des Français. Ainsi, 52% des internautes français suivent l’actualité sportive et surtout 42% utilisent un second écran, c’est-à-dire un ordinateur, un smartphone ou une tablette, lorsqu’ils regardent un événement sportif à la télévision ou l’écoutent à la radio. Loin de pénaliser la télévision, média traditionnel de la consommation sportive utilisée par 69% des fans de sport (contre 26% à la presse écrite), les nouveaux supports viennent s’agréger à elle. Exemple avec NBC, le diffuseur des Jeux olympiques aux Etats-Unis. Cet été, avec la diffusion des JO de Londres, et malgré un décalage horaire défavorable, un téléspectateur équipé d’une seule télévision a consommé 4h20 par jour, alors qu’avec un ordinateur en plus, la consommation grimpe à 5h18, à 6h50 si l’on ajoute un mobile et à 8h29 si une tablette vient compléter les trois premiers outils !
Plus d’écrans, c’est plus de temps passé
Plus d’écrans, c’est plus de temps passé, résume Jacques Braun, directeur exécutif d’Eurodata TV, qui note que le second écran est souvent utilisé pour commenter l’événement en direct, avec ses proches par SMS, ou via les réseaux sociaux. En France, 19,5 millions d’internautes fréquentent des sites de sport. Rien, pourtant, ne remplace le spectacle télévisuel. Sur les vingt plus grosses audiences mesurées par Médiamétrie depuis son existence, 18 l’ont été lors de retransmissions sportives, la plupart du temps des matches (demi-finales ou finales) de Coupe du monde ou d’Euro de football, mais également de rugby. Mais on est passé de l’ère de la télévision collective à celle de la télé individuelle avec des modes de consommation très personnalisés, reprend Jacques Braun.
100.000 connexions simultanées seront possibles au Stade de France
L’avènement du numérique et des nouveaux médias vient également modifier le mode de consommation du spectacle sportif en direct et sur site, c’est-à-dire dans le stade. L’étrange spectateur qui filmait une action à côté de vous avec son smartphone sans jamais quitter de l’oeil l’écran de son téléphone n’est plus un cas isolé. Nous essayons de faire en sorte que les gens puissent faire au stade ce qu’ils font en dehors, explique Cyril Chacar, en charge du développement commercial de Cisco. Il faut casser le paradoxe qui fait que les gens vont au stade pour l’émotion et restent à la maison pour l’information. Récemment, Cisco a revu en totalité la connectivité du stade Santiago Bernabeu, où évolue le Real Madrid, afin de le faire passer dans l’ère du Stade 2.0. Le Stade de France entend passer de 15.000 connexions simultanées en 2013, à 100.000 en 2016, lorsqu’il accueillera vraisemblablement la finale de l’Euro 2016. Soit plus que le nombre de spectateurs capables d’entrer dans le stade (80.000) !