Les députés UMP Richard Mallié et Bernard Depierre ont annoncé mercredi leur intention de déposer dans les tout prochains jours une proposition de loi visant à mieux réprimer la violence dans les stades. On peut s’interroger sur la pertinence d’une telle initiative, au vu de l’échec des précédentes réformes en la matière. Plus qu’une accumulation de textes législatifs, la mise en oeuvre des dispositifs existants semble la priorité.
La proposition de loi, contresignée par plus de soixante-dix parlementaires, vise à renforcer le régime des Interdictions administratives de stade (IAS) et à associer davantage fédérations, clubs professionnels et associations de supporters dans la lutte contre la violence dans les stades, précisent-ils dans un communiqué.
Considérant que le régime actuel des IAS n’est pas assez dissuasif puisque fixé à 6 mois maximum, les députés jugent indispensable d’alourdir les sanctions en faisant passer ces interdictions de 6 à 24 mois et à 36 mois en cas de récidive.
Richard Mallié et Bernard Depierre se félicitent par ailleurs de la prise de position de l’adjoint chargé des sports à la Mairie de Paris (Jean Vuillermoz, PCF) qui souhaite aussi prolonger les IAS et espèrent que les parlementaires de l’opposition adopteront la même position et s’associeront à cette initiative transpartisane.
Une nouvelle loi est-elle nécessaire ? La secrétaire nationale du PCF et ancienne ministre des sports, Marie-George Buffet, ne le pense pas. La loi existe pour que (les fauteurs de trouble) soient éliminés des stades sur des longues durées. Ce n’est pas la peine de refaire encore une loi, a-t-elle déclaré sur les antennes de RMC et BFM-TV.
Rappelons en effet qu’une polémique est née récemment entre le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux et la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, cette dernière reprochant au premier de ne pas prononcer assez d’interdictions de stades.
La secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, a par ailleurs estimé mercredi que la dissolution d’associations de supporteurs ne devait pas être exclue, après les incidents de dimanche qui ont fait un blessé grave en marge d’un match du Paris SG.
La question de la dissolution ou de la suspension de certaines associations qui ne feraient pas le ménage dans leurs rangs est aujourd’hui posée plus que jamais, a déclaré Mme Yade à la radio France-Bleu 107.1
Il ne faut pas considérer ce sujet comme tabou, il ne faut pas l’exclure. Paris jouera devant des tribunes vides s’il le faut, mais on ne va pas continuer comme ça, a-t-elle ajouté.
Au-delà du problème d’ordre public et de sécurité du public, la secrétaire d’Etat a également estimé que ces violences étaient néfastes pour la compétitivité et l’image du football français: Dans la candidature pour l’Euro-2016, ça compte aussi, la sécurité, a-t-elle dit notamment.
Des affrontements ont éclaté dimanche soir entre supporteurs parisiens aux abords du Parc des Princes avant et après le match de Ligue 1 opposant le PSG à Marseille (0-3), faisant un blessé grave.
Seize personnes interpellées lors des violences ont été interdites de stade, selon le parquet.
La direction du PSG a, pour sa part, décidé de ne plus vendre jusqu’à nouvel ordre de billets à ses supporteurs en déplacement.