Le premier congrès national des associations de supporteurs s’est tenu jeudi au Stade de France pour amorcer le dialogue entre les autorités (police, clubs, Fédération, Ligue) et les supporteurs, notamment certains Ultras, même si ce n’est qu’un début, selon le secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade.
Ce que nous faisons, c’est la rédaction en commun de ce qu’on pourrait appeler le premier livre vert du supportérisme dans le football français, a dit Mme Yade, évoquant une main tendue vers les supporteurs.
Des sociologues ont animé des groupes de parole sur différents thèmes avant d’en restituer une synthèse en clôture de cette journée.
Si l’ensemble des groupes les plus représentatifs n’étaient pas dans l’auditorium du Stade de France, tous ont été entendus les semaines précédentes, sauf quelques ultras parisiens qui ont refusé, a expliqué à l’AFP Nicolas Hourcade, le commissaire du congrès, professeur de sociologie à l’Ecole Centrale Lyon.
Winners, Fanatics (Marseille), Ultramarines (Bordeaux) ou Brigade Sud Nice (BSN/Nice), institutions du monde underground des Ultras, étaient notamment présents. Mais les DVE (Dogues virage Est/Lille), les MTP (Marseille trop puissant) ou les Green Angels (Saint-Etienne), que nous avons rencontrés (mais absents au congrès, ndlr), n’étaient pas hostiles à l’initiative, a ajouté M. Hourcade.
Nous ne sommes qu’au début du processus, au recueil de la parole, nous sommes encore loin de la synthèse, a précisé le sociologue. Les rencontres vont se poursuivre pendant la seconde partie de la saison.
Les autorités tenaient à rappeler certains principes, à l’image du président de la Ligue (LFP), Frédéric Thiriez, qui a dit assumer la fermeté de la répression de la délinquance des stades mais aussi vouloir dialoguer.
Les supporteurs s’élevaient eux contre leur mauvaise image dans les médias. Si on fait des choses bien, on n’en parle jamais, dès qu’il y a un petit incident, même rare, ça fait les gros titres, a déploré Franck Peyronel, des Winners marseillais.
Malgré quelques tensions, le dialogue est engagé, je reste optimiste, a conclu M. Hourcade.