150 millions d’euros, c’est la valeur estimée du Paris SG. Si vous êtes acquéreur, qu’allez-vous acheter ?
La valeur réelle d’un club de football est très difficile à déterminer, voire quasi-impossible tant elle repose sur des critères irrationnels. Un exemple ? Un joueur acheté 100 en année 0, vaudra-t-il 50 ou 200 en année 1 ? L’évolution du marché des transferts étant incertaine, il serait illusoire de se baser sur cet unique critère de la valeur réelle, ou supposée, du capital joueur même si le club de la capitale estime sur ce point posséder un actif de 100 millions d’euros !
Les variables sont infinies. La valeur patrimoniale est également difficile à déterminer. Bien que bénéficiant d’accords privilégiés avec la Marie de Paris pour l’utilisation du Parc des Princes, le PSG n’est pas tout à fait propriétaire de son enceinte. En revanche, la marque PSG peut être développé sur le plan marketing. Avec 30.000 abonnés et un potentiel clients de 4,5 millions de personnes dans le monde (selon une étude du PSG), le club présente un réel intérêt sur le plan commercial. Sa boutique des Champs-Elysées accueille déjà un million de visiteurs pas an. Si le PSG était coté en bourse, sa valorisation serait aisée. Ce n’est pas le cas. On est donc réduit au rang des suppositions. Du coup, toutes les valorisations dont les experts ou les parties intéressées le créditent n’ont qu’une crédibilité limitée. Ainsi, la banque d’affaires américaine, JP Morgan, auteur d’une étude sur le sujet, aurait estimé que la valorisation financière du club était quasi nulle !
Le PSG, comme la plupart des clubs concurrents, vaut beaucoup moins cher qu’il y a deux ou trois ans. La bulle sportive a crevé. La manne des droits de rediffusion s’est asséchée. Or, ces droits représentent environ un tiers du chiffre d’affaires du club parisien (91 millions d’euros). Le mode de calcul du prix est complexe, car largement fluctuant en fonction notamment des résultats sportifs de l’équipe. Un PSG champion de France ou, tout du moins, qualifié en Ligue des champions, sera forcément plus facile à vendre.
Les candidats ne se bousculent pas et le futur actionnaire majoritaire ne doit pas espérer faire fortune avec le PSG. Le football ne rapporte rien, souligne un expert. Dans ce milieu, les seuls qui gagnent de l’argent sont les joueurs et les agents. De plus, le PSG n’est totalement libre dans sa démarche de trouver un nouvel actionnaire majoritaire. La Mairie de Paris a également son mot à dire. La municipalité peut en effet faire barrage si le ou les candidat(s) ne rempli(ssen)t pas certaines conditions. Lors de la renégociation de la convention liant le PSG à la Mairie de Paris, la Ville avait fait ajouter une clause lui permettant de résilier cette convention en cas de changement d’actionnaire majoritaire ! Nous n’accepterons pas que le PSG serve de valorisation à quelqu’un qui s’en irait dans deux ans avait averti l’adjoint aux sports, Pascal Cherki. Si tel était le cas, la Ville mettrait son veto en s’appuyant sur deux arguments majeurs : la subvention de 3,6 millions d’euros et le Parc des Princes, dont elle est propriétaire.
Le dossier reste donc complexe. Plus qu’un investissement financier, le repreneur sera essentiellement attiré par le vecteur de communication que peut représenter un club de football. Une image donc à 150 millions d’euros…