<b>De nouvelles révélations interviennent sur le mode de financement du LOSC par son nouveau propriétaire, Gérard Lopez. Ce sont des emprunts auprès de fonds d'investissement qui permettent d'alimenter les caisses du club nordiste, condamné à atteindre ses objectifs sportifs.</b><br><br>Le journal <i>Luxemburger Wort</i> permet d'évacuer l'épais brouillard autour de la reprise du LOSC. Jusqu'à présent, Gérard Lopez affirmait avoir financer le rachat des parts de Michel Seydoux avec son propre argent. Or, les informations du <i>Luxemburger Wort</i> laissent penser le contraire. Gérard Lopez a procédé autour du 2 juin à une nouvelle levée de fonds, par l'emprunt, via une émission d'obligations effectuée par Lux Royalty, holding luxembourgeoise du club nordiste. La refonte des statuts de cette société, parue au registre du commerce du Duché, ne précise ni le montant de cette levée de fonds, ni le nom du ou des créanciers. L'entourage de Gérard Lopez a toutefois répondu au <i>Luxemburger Wort</i> que le LOSC <i>dispose aujourd'hui d'une enveloppe d'investissement comprise entre 140 et 160 millions d'euros, dont les trois quarts de ce montant proviennent d'une ligne de crédit ouverte au niveau de la holding.</i> L'entourage de Gérard Lopez ajoute que le LOSC <i>pourrait dans les mois ou années à venir proposer à un partenaire stratégique d'entrer au capital du club, si les ambitions et le projet de ce partenaire vont dans le même sens que le projet du LOSC.</i> Autrement dit, Gérard Lopez chercherait à faire entrer un nouvel investisseur pour se désendetter. L'emprunt obligataire effectué début juin par Lux Royalty n'est pas le premier. Les nouveaux statuts de la holding luxembourgeoise du LOSC indiquent que des obligations ont également été émises par la société le 26 janvier 2017 (au lendemain du closing de la vente) et le 22 mai.<br /><br />Ces emprunts obligataires ont une incidence sur la gouvernance de cette société luxembourgeoise qui contrôle le LOSC. Jusqu'ici, elle était gérée par deux hommes : Gérard Lopez et un autre financier luxembourgeois, Claude Zimmer, également administrateur des Dogues. Désormais, elle dispose d'un <i>conseil de gérance</i> où est entré un troisième homme. Il s'agit de Pierre Claudel, un Français travaillant au Luxembourg pour Intertrust, une société spécialisée dans les services financiers.<br /><br />Jusqu'à présent, Gérard Lopez avait toujours démenti avoir eu recours à l'emprunt pour racheter et financer les activités du club nordiste. Le 21 juin dernier, la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) a validé le budget de Lille pour la prochaine saison, après avoir exigé certains documents de la part de son propriétaire. Selon le magazine économique luxembourgeois <i>Paperjam</i>, il s'agissait d'une garantie de blocage des fonds signée par Gérard Lopez.<br /><br />Le montage financier est-il dangereux ? Non, mais risqué oui. Michel Seydoux procédait de la même manière pour équilibrer les comptes du club. Une obligation est une valeur mobilière qui constitue une dette financière pour celui qui l'émet. Elle rapporte à celui qui l'achète un taux d'intérêt fixe versé chaque année par l'emprunteur. Mais Michel Seydoux n'avait pas été cherché des fonds d'investissement et n'empruntait pas autant. Les montants engagés ne laissent que peu de marge au LOSC. Une absence répétée des compétitions européennes et c'est de l'argent en moins qui rentre. Une surestimation de la valeur des joueurs à la revente et c'est un château de cartes qui s'écroule.<br />LOSC : Renforcer l'excellence dans le football pour le succès<br /><br />Un document, révélé par Mediapart, France 3 Nord Pas-de-Calais et Mediacités, permet d'apprécier le plan stratégique qu'entend suivre le LOSC au cours des prochains mois. Intitulé LOSC : Renforcer l'excellence dans le football pour le succès, il est manifestement destiné à séduire de potentiels investisseurs.<br /><br />La brochure présente le Portugais Luis Campos, le conseiller technique du LOSC, comme un dénicheur de talents hors pair. <i>Comme directeur technique de l'AS Monaco, il a généré 300 millions d'euros de profit</i>, indique la brochure qui insiste sur les plus-values réalisées sur les ventes de joueurs. Car si le club nordiste est commercialement déficitaire depuis plusieurs années (les comptes 2016 font apparaître un résultat négatif de -18,1 millions d'euros, la perte la plus importante des 14 années de présidence de Michel Seydoux, ndlr), sa capacité à bien vendre des joueurs achetés à moindre prix permet de sauver les meubles : 306 millions d'euros encaissés lors des transferts effectués ces 10 dernières années, indique le document, pour 107 millions dépensés, soit un excédent de 199 millions. Le championnat de Ligue 1 est présenté comme <i>une plate-forme de vente net de joueurs</i>, avec <i>la Premier League comme principal client</i>. Ainsi, les ventes de joueurs effectuées entre le 1er juillet 2015 et le 30 juin 2016 (Adama Traoré, Idrissa Gueye, Nolan Roux, Abdoulaye Diaby) ont contribué à générer 26,2 millions de produits exceptionnels qui n'ont pas permis cette fois de compenser le déficit d'exploitation structurel du club. Il s'élève pour l'exercice 2015-2016 à -38,5 millions d'euros (pour un résultat courant avant impôts de -40,7 millions) contre -32,4 millions l'année d'avant (pour un résultat courant avant impôts de -34,3 millions).<br /><br />Au trading de joueurs vient s'ajouter un projet immobilier autour du site d'entraînement de Luchin où il y a <i>des possibilités de développement immobilier autour du site de l'académie</i>. Le Domaine de Luchin est situé près de l'autoroute A27 et de la frontière belge. Vingt hectares du domaine (soit la moitié des terrains), jusqu'ici classés en zone verte, sont désormais passés en zone économique à vocation de loisirs.<br /><br />Un hypothétique rachat du stade Pierre-Mauroy est également évoqué, ainsi que le projet de développement du club à l'international, en Chine en particulier. Il y est question d'académies et même d'un club chinois <i>propriété du LOSC</i>. L'idée est de profiter de l'importante manne que la fédération chinoise envisage d'investir pour développer le football dans l'Empire du Milieu.<br /><br />
