Les membres du conseil d’administration de la Ligue de football (LFP) et ceux du comité exécutif de la Fédération (FFF) vont effectuer une déclaration d’intérêts auprès du Conseil national de l’éthique pour éviter les conflits d’intérêts.
«En vertu de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France, les membres des commissions de disciplines de la Ligue et de la Fédération, ceux de la commission supérieure d’appel, de la DNCG et du Conseil national d’éthique lui-même, seront soumis à la même obliga-tion », explique Frédéric Thiriez, président du Conseil national de l’éthique. « Dans un deuxième temps, nous étendrons la procédure en commençant par les présidents de ligues régionales, explique encore l’ancien président de la LFP (2002-2016). Pour les présidents de districts, on verra plus tard, car j’ai bien conscience que ce sont des formalités administratives un peu désagréables, pour ceux qui y sont soumis, et surtout une charge de travail pour nous, puisque nous devons bien sûr examiner, une par une, dans la plus grande confidentialité, ces déclarations d’intérêt et voir s’il peut y avoir un problème pour tel ou tel dirigeant. »
Les principaux responsables de la LFP et de la FFF (présidents, vice-présidents, trésoriers, secrétaires généraux) sont déjà soumis à cette obligation auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui s’occupe de recevoir et de contrôler les déclarations faites notamment par les membres du gouvernement et les élus parlementaires. Contrairement à ces derniers, les autres dirigeants du football désormais concernés n’auront pas à faire état de leur situation patrimoniale.
« Quand cette déclaration sera remplie, il appartiendra au Conseil de l’éthique de l’examiner et de statuer sur la question de l’éventuel conflit d’intérêts », précise Frédéric Thiriez. « Si nous estimons qu’il y a un conflit d’intérêts, nous en parlerons avec la personne, que nous auditionnerons. Nous formulerons une recommandation en espérant que la personne s’y conforme. Ça peut être l’abandon de telle activité qui nous semble en conflit d’intérêts. Ou ça peut être de se déporter dans telle ou telle affaire qu’il aura à connaître comme dirigeant de football. »
Composé de six membres, le CNE peut saisir les commissions de discipline de la LFP ou de la FFF quand un acteur du football se comporte mal, en actes ou en paroles, sur le terrain et en dehors. Selon son président, le CNE n’est pas « un gendarme du football ».




