Rarement la conquête de la présidence de l’Union européenne de football (UEFA) n’aura suscité autant d’intérêt. Entre Lennart Johansson, le sortant, et Michel Platini, le prétendant, la lutte a été âpre. Vendredi, les dés seront jetés.
Le XXXIe congrès ordinaire de l’UEFA s’est ouvert mercredi à Düsseldorf en Allemagne, avec en point de mire, vendredi, l’élection par les dirigeants des 52 fédérations composant l’instance européenne de football du nouveau président, à choisir entre le Français Michel Platini, 51 ans, et le Suédois Lennart Johansson, président sortant, 77 ans.
Chacun des deux candidats a fait jouer ses appuis pour emporter l’adhésion des indécis. Ainsi, le président de la FIFA Sepp Blatter a redit sa sympathie pour Michel Platini. La neutralité c’est une chose, mais on ne peut pas m’interdire d’avoir des sympathies et ma sympathie va à Michel Platini, a déclaré le président de la FIFA en marge du congrès. Un peu plus tôt, Blatter avait également réaffirmé qu’il se sentait plus footballeur que dirigeant car ce sont les joueurs qui font le football, pas les dirigeants, même les plus grands. Avec Blatter, Platini dispose donc d’un supporter de poids. Mais pas forcément suffisant. Le président de la FIFA ne participe pas au vote pour élire le nouveau président de l’UEFA. De plus, il est fréquent que les pays représentés à l’UEFA s’opposent aux décisions de la FIFA. Un fonctionnement quelquefois curieux alors que ces mêmes pays adhérent également à la FIFA.
Si Platini a le soutien de Blatter, Johansson a celui de l’Allemagne. Et notamment du toujours très écouté, Franz Beckenbauer. La légende allemande du football a souhaité mercredi que l’élection du nouveau président de l’Union européenne de football ne donne pas lieu à un schisme. Le plus important est ce qui va se passer après l’élection : il ne peut y avoir aucun schisme au sein de l’UEFA, a souligné Beckenbauer. Il a répété qu’il soutenait le président sortant. Il a notamment mis en garde Platini qui veut donner plus de pouvoir au sein de l’UEFA aux petites fédérations. C’est justifié de vouloir impliquer davantage les petites fédérations et petits clubs, mais attention, il ne faut pas le faire pour affaiblir les puissants, a souligné le Kaiser.
Mardi, Beckenbauer avait estimé que Michel Platini n’était pas arrivé à dominer son impatience. Peut-être aurait-il dû attendre encore un peu pour être candidat.
A force de faire et de défaire le décompte des voix, il est difficile de donner un favori à ce scrutin. Michel Platini répond par une boutade pour commenter ses chances pour cette élection : s’il n’y a que deux voix pour moi, c’est qu’il y a beaucoup de menteurs !.
L’élection a lieu à bulletin secret. Chaque président de fédération dispose d’une voix. La majorité absolue est requise au premier tour (les bulletins blancs ou non valides ne sont pas comptabilisés). Deux autres tours, avec majorité relative, sont prévus pour, éventuellement, départager ensuite les candidats. Si aucun candidat ne se détache, l’ultime recours est un tirage au sort.
Dans l’ombre de l’élection présidentielle, deux autres scrutins sont prévus, concernant six sièges du comité exécutif, l’organe décisionnel, de l’UEFA ainsi que des postes de représentants pour le comité exécutif de la FIFA (Fédération internationale de football). Dans le cadre de ces derniers sièges à pourvoir, l’Allemand Franz Beckenbauer fait partie des candidats à briguer la succession de son compatriote Gerhard Mayer-Vorfelder, qui ne se représente pas.