Le ministre des Sports Jean-François Lamour présentera jeudi en conseil des ministres un projet de loi pour permettre aux clubs sportifs professionnels français de faire appel à l’épargne publique. Une révolution pour le sport professionnel.
Ce projet concernera au premier plan les clubs de football français. L’idée est de permettre aux clubs sportifs français professionnels de faire appel à l’épargne publique, a précisé Jean-François Lamour.
Pour le ministre, le but est que les clubs puissent présenter un projet d’introduction en bourse à l’Autorité des marchés financiers (AMF) avec une information relative à un projet de développement : de leur activité sportive et de l’acquisition d’actifs destinés à renforcer leur stabilité et leur pérennité. Ce qui veut dire acquérir ou construire un stade, mais pas à l’ancienne, c’est à dire incluant des projets associés, par exemple, de restauration, de centre de vie et de profit, ou un centre commercial -un projet existe déjà dans un club français- ou d’hôtel ou de restaurants, a encore précisé M. Lamour.
Le ministre a rappelé que pour lui, au début de sa réflexion, l’entrée en Bourse était seconde et secondaire. L’acquisition des marques, des droits télés par les clubs -qui n’existaient pas avant- me paraissait plus importante, mais nous sommes obligés d’évoluer, sur injonction de la commission (européenne), et nous avons avancé vers un consensus.
C’est à l’AMF de décider si le projet est économiquement viable, a ajouté le ministre. Et très peu de clubs en sont capables au niveau de leur bilan et des courbes de résultats. Je dirais deux ou trois, et c’est bien le maximum, sont capables de présenter un projet viable, soit car ils ont acquis une enceinte sportive, soit qu’ils possèdent les capacités financières.
Aussitôt après cette annonce le Parti socialiste a dénoncé ce projet de loi. Le bureau national du Parti socialiste dénonce cette fracture qui s’inscrit pleinement dans une logique ultra-libérale qui va asservir l’ensemble des activités sociales à des logiques de profits financiers et de marchandisation. Selon le PS, M. Lamour admet implicitement que le sport professionnel relève principalement d’une logique marchande en oubliant totalement les liens étroits qui unissent sport amateur et sport professionnel, mais aussi l’apport considérable des collectivités publiques au sport professionnel.
Le PS affirme qu’il continuera à être opposé à la cotation en Bourse de toute activité éducative, sociale et culturelle.