À partir du 29 juin, la Métropole de Grenoble (Isère) reprend en régie directe la gestion du Stade des Alpes, faute de négociations fructueuses avec les clubs FC Grenoble rugby et Grenoble Foot 38. Les parties sont pourtant obligées de s’entendre.
Les deux clubs sportifs de Pro D2 et de Ligue 2, regroupés dans la structure Grenoble Alpes Sports (GAS), livrent une bataille à l’intercommunalité autour des modalités de la gestion du Stade des Alpes qu’ils assuraient depuis novembre 2020 et dont la Métropole est propriétaire. En toile de fond ? Une histoire de gros sous. Après des négociations infructueuses, la Métropole siffle la fin du match. La vice-présidente aux Sports Corine Lemariey annonce la reprise en régie directe de l’équipement. Corine Lemariey rappelle que ce sont les clubs qui ont pris la décision, « unilatéralement », de dénoncer, le 23 décembre 2024, la convention qui les liait à la Métropole de Grenoble pour la gestion du Stade des Alpes. « Côté Métropole, ce n’était pas notre souhait. Nous souhaitions continuer sur le mode de la convention existante », insiste l’élue.
La collectivité explique sa décision « dans un souci de responsabilité ». « Les clubs ont formulé plusieurs propositions. Au total, celles-ci impliquaient pour la Métropole d’augmenter son soutien à Grenoble Alpes Sports et aux deux clubs à hauteur de 800.000 € supplémentaires par an. Les clubs ont justifié cette augmentation par leur intention de ne pas payer plus de 5.000 € par match », détaille Grenoble-Alpes Métropole. À cela, il faut aussi ajouter la dette de 2 M€ de la société à la Grenoble-Alpes Métropole, « 1 M € de factures non payées au titre de la saison 2023-2024, auquel s’ajoutera 1 M€ le 30 juin 2025 au titre de l’actuelle saison 2024-2025 ». Toujours selon la collectivité, elle rappelle aussi avoir versé 2,5 M € pour « aider à l’équilibre financier » de GAS et pour réaliser les travaux de rénovation du Stade des Alpes.
« Comme un couple qui ne peut pas divorcer ! »
Le bras de fer ne devrait pas s’arrêter pour autant. Les chiffres de la Métropole sont contestés par Patrick Goffi, président du FCG. Certes, la société GAS va déposer le bilan. Mais lors d’une réunion le 5 juin avec la Métropole, « le mandataire leur a clairement annoncé qu’il y avait des risques judiciaires et financiers » si la gestion du stade repassait en régie.
Car, selon les conclusions du mandataire, des clauses de la précédente convention de gestion du stade n’auraient pas été respectées par la Métropole, affirme le président du club de rugby. Il n’exclut pas de basculer
« sur le temps judiciaire ».
Le passage en régie ne pose pas vraiment problème aux clubs en soi. « C’est le choix de la Métropole et je le respecte, assure Patrick Goffi. Mais là où elle rêve, c’est sur les loyers qu’ils veulent augmenter. En régie, vous avez des règles à respecter » sur la méthode de calcul de mise à disposition des équipements à des associations. « Les conditions, ce ne sont pas à eux de les définir. »
Si ces négociations tombent à l’eau, le FC Grenoble Rugby et le Grenoble Foot 38 pourront-ils tout de même évoluer au stade des Alpes la saison prochaine ?
« Les négociations avec les clubs sur les conditions d’occupation du stade se poursuivront en juin et juillet, afin de préparer au mieux la future saison 2025-2026, et de pouvoir accueillir les joueurs et le public dans la plus belle enceinte sportive des Alpes dès la rentrée », assure, de son côté, Grenoble Alpes Métropole dans son communiqué.
« Vous imaginez un seul instant la Métropole interdire le rugby ou le foot au stade ? On est contraint de trouver une solution, insiste Patrick Goffi. Avec la Métropole, on est comme un couple qui ne peut pas divorcer ! »

