La France, qui s’était souvent crue frappée d’une malédiction en matière de scrutins olympiques, va pouvoir redorer son image au sein du CIO après l’officialisation, mercredi, de l’élection du triple champion olympique de canoë-kayak Tony Estanguet au sein de l’institution lausannoise. Il devient le troisième Français membre du CIO, en compagnie de Jean-Claude Killy et Guy Drut.
Après neuf mois d’une discrète et épineuse procédure, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a en effet jugé que le CIO avait eu raison de disqualifier deux des candidats sportifs arrivés en position éligible devant le Français, et donc de lui accorder la quatrième et dernière place disponible à la commission des athlètes, lors de l’élection tenue en août dernier durant les JO de Londres.
Je suis très heureux de voir enfin ce dénouement arriver. Je vais mettre toute mon énergie dans cette nouvelle mission, a commenté le Palois lors d’une conférence de presse rapidement tenue après l’ultime décision du TAS qui déboutait l’appel du candidat japonais Koji Murofushi, deux mois après le rejet de celui du Taïwanais Mu-Yen Chu.
A ses côtés, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) , ne cachait pas sa satisfaction. C’est la preuve qu’il n’y a pas de malédiction française au CIO!, lançait Denis Masseglia, évoquant les échecs successifs de David Douillet et Amélie Mauresmo à cette même élection des athlètes, ainsi que les défaites des candidatures de Paris-2012 et Annecy-2018. La preuve qu’avec du travail et de la méthode, on y arrive.
Pas d’idées préconçues
Avant même d’envisager de pouvoir servir la cause d’un possible dossier parisien aux JO-2024, Estanguet va faire ses classes au CIO où il rejoint deux autres champions olympiques français, Jean-Claude Killy et Guy Drut.
Je vais d’abord les rencontrer pour recueillir leurs conseils et leurs expériences, expliquait Estanguet, élu pour huit ans comme le prévoit le règlement en matière de représentation des athlètes. Puis je vais observer pour déceler les endroits, les commissions, où je serai le plus efficace.
J’ai trop de respect pour le CIO pour arriver avec des idées préconçues et un programme, a-t-il ajouté.
Pour autant, Estanguet, membre de la commission des athlètes du CNOSF, de la cellule française des relations internationales animée par Bernard Lapasset, conseiller auprès du ministère des sports, retraité depuis l’automne dernier après son troisième titre olympique à Londres, n’a pas envie de se cantonner à des questions de sportif de haut niveau.
On se doit d’avoir une certaine responsabilité, dit le kayakiste très engagé en matière de défense de l’environnement.
L’adoubement formel de Tony Estanguet aura lieu début juillet, lors de la session extraordinaire du CIO à Lausanne. Il y retrouvera la tireuse slovaque Danka Bartekova, le rameur australien James Tomkins et la nageuse zimbabwéenne Kirsty Coventry, élus eux sans contestation en août dernier à Londres, dans une commission où ont en leur temps siégé Sebastian Coe ou Sergueï Bubka.