Le conseil de Paris a voté lundi soir, sur proposition de la mairie et à l’issue d’un débat houleux, la résiliation de la concession d’occupation du stade Jean Bouin (XVIe) pour construire un nouveau stade de rugby de 20.000 places pour le Stade français d’ici 2011. La concession de l’association Paris Jean Bouin avait été renouvelée pour 20 ans en août 2004.
La plupart des Verts ont voté contre la résiliation, avec l’UMP et le Nouveau Centre et Indépendants après un débat animé où les intervenants ont échangé des amabilités, se menaçant des tribunaux. PS-PRG, PC et MRC on voté pour.
La première adjointe PS Anne Hidalgo a parlé de diffamation et de propos nauséabonds de la part de Claude Goasguen, maire UMP du XVIe qui avait affirmé : il y a dans cette affaire quelque chose de faisandé et avait dénoncé l’irruption du fric dans le sport. Pas de leçon de morale du PS surtout en ce moment, a-t-il rétorqué à Mme Hidalgo.
Le début des travaux est prévu pour le dernier trimestre 2009. Le coût est évalué à 120 millions d’euros (dont 77 millions d’euros pour le stade lui-même, le reste pour un parking et des commerces) selon Jean Vuillermoz, adjoint PCF chargé des sports.
L’UMP évalue les travaux à plus de 160 millions et sans doute davantage in fine. Le président du groupe Jean-François Lamour a qualifié d’option d’un autre âge le fait de financer sur des fonds publics, un tel stade destiné à un grand club professionnel, le Stade Français dirigé par Max Guazzini. Pour le Nouveau Centre, Valérie Sachs a dénoncé un caprice de star qui veut s’installer seul à Jean Bouin pour une dizaine de matches par an.
Sylvain Garel, co-président du groupe Verts, a estimé qu’une mairie de gauche n’a pas à favoriser le sport spectacle, faisant valoir qu’avec la crise économique, s’il y a de l’argent à investir, ce n’est pas là, d’autant qu’à la fin la note est toujours plus élevée.
Les travaux prévoient la démolition de l’actuel stade, la disparition de la piste d’athlétisme autour du terrain de rugby, du terrain de hockey et de quatre courts de tennis. Le président du club Jacques Lelièvre avait déposé fin septembre un recours gracieux à la mairie dénonçant la fin de la concession qui lui avait été signifiée par lettre recommandée.
Feu vert à la rénovation de la piscine Molitor
Fermée depuis 1989, la piscine Molitor (XVIe arrondissement), va être rénovée, le conseil de Paris ayant donné son feu vert en attribuant un bail emphytéotique administratif à Colony Capital, actionnaire principal du Paris Saint-Germain. Colony Capital paiera une redevance annuelle de 1,2 million d’euros pour ce joyau de l’Art Déco inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Selon la délibération adoptée, la destination principale de ce lieu doit rester la pratique des activités aquatiques et sportives, mais le preneur a la possibilité de présenter des activités connexes, dans le respect de la qualité patrimoniale du bâtiment. Le projet prévoit, outre les bassins d’hiver et d’été (avec une couverture amovible pour ce dernier), un hôtel 4 étoiles et un centre de santé active gérés par Accor (sauna, hammam, musculation, balnéothérapie), un centre médical Sport et santé, ainsi que des commerces, deux restaurants (un diététique et un traditionnel) et un parking de 70 places.
L’investissement initial est évalué à 64,8 millions d’euros, avec un bail de 54 ans. Il ne sera pas fait appel aux contribuables parisiens.