Les constructeurs de bateau de plaisance ont connu des inaugurations du Salon nautique international de Paris (Nautic) plus joyeuses. Les ventes du secteur nautique ont reculé de 20% cette année malgré les perspectives offertes par la Chine ou le Brésil.
A la veille de l’ouverture du Nautic (8-16 décembre, Porte de Versailles), Jean-François Fountaine, le président de la Fédération, a fait le point sur le marché de la plaisance en France. Nous avons subi depuis le début de l’année 2012 un choc violent en raison de la crise économique, a-t-il déclaré. Selon la Fédération, l’année nautique 2011-2012 a été marquée par une chute brutale du marché, avec un recul de 18% du chiffre d’affaires de la production de bateaux de plaisance, à 739,9 millions d’euros, selon des estimations provisoires. Le nombre d’unités produites est en recul de 20% à 43.700.
Mais cette baisse pourrait toutefois avoir atteint un plancher. L’année 2012 a été marquée par un affaiblissement du marché européen qui pendant toute la crise depuis 2008 avait relativement bien résisté par rapport au marché nord-américain, a constaté Yves Lyon-Caen, président du conseil de surveillance de Beneteau, le numéro un mondial des voiliers de plaisance.
Recul de 9,6% des immatriculations de bateaux
Cette année, ce sont les voiliers qui ont le plus souffert de la crise, avec un recul de 24% de la production (418 millions d’euros). La production des bateaux à moteur s’est également affaissée mais dans une moindre mesure (-10%) à 302 millions, tandis que celle des péniches et des bateaux légers a bondi de 36% à 19,4 millions. La baisse a été particulièrement marquée en Europe, avec un recul de l’activité qui pourrait atteindre 25 à 30%, notamment en raison de la crise en Italie et en Espagne. La France a relativement bien résisté avec un recul de 9,6% des immatriculations de bateaux neufs tandis que le marché de l’occasion progresse très légèrement (+0,3%). L’industrie nautique a également souffert en Angleterre, au Benelux et en Scandinavie.
Dans ce contexte, il a fallu que les constructeurs aillent chercher leurs clients hors d’Europe, a relevé Yves Lyon-Caen. Selon la Fédération, les exportations hors Europe ont ainsi gagné du terrain cette année et représentent désormais 68% de la production française, contre 67% au cours de l’exercice précédent, grâce notamment à des marchés comme la Chine ou le Brésil.
Les professionnels du secteur observent des éléments de reprise aux Etats-Unis, après une contraction de 70% du marché depuis cinq ans. A ce titre, l’année 2012 pourrait avoir marqué un début de rebond.