<h4>L'alpinisme, l'art <em>« de gravir des sommets et des parois en haute montagne »</em>, est entré mercredi à Bogota (Colombie) au patrimoine immatériel de l'Unesco, une distinction internationale qui pourrait relancer des mesures de sauvegarde de cette pratique.</h4> Selon les historiens, l'acte fondateur de l'alpinisme date de 1786, avec l'ascension du Mont Blanc au départ de Chamonix (Haute-Savoie) par Jacques Balmat et Michel-Gabriel Paccard, répondant au défi du savant suisse Horace Bénédict de Saussure. En réunion annuelle à Bogota (Colombie), le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) vient de classer l’alpinisme dans sa prestigieuse liste. Cette inscription est le fruit d’un travail de longue haleine pour le comité de pilotage initié en 2011 par les communes de Chamonix (France), Courmayeur (Italie), auxquelles est venue se greffer celle d’Orsières (Suisse) en 2017. La démarche avait été menée par les communautés qui vivent sur les trois versants du massif du Mont-Blanc, où l’alpinisme est né. La France, l'Italie et la Suisse se sont alliées pour promouvoir l'alpinisme, tirant son nom de la chaîne de montagnes que les trois pays partagent, les Alpes, lieu historique de l’activité devenue universelle en moins de 300 ans. La liste du patrimoine immatériel est ouverte à des expressions culturelles diverses - traditions orales, connaissances liées à l'artisanat, festivals...- transmises au sein de communautés particulières et reflets de la diversité culturelle persistant malgré la mondialisation. Quelque 429 traditions vivantes sont déjà reconnues aujourd'hui que tels l’équitation, le repas gastronomique à la française, le reggae. Pour l’Unesco, <em>«la transmission du savoir a une valeur sociale et économique" pour les groupes minoritaires comme les groupes sociaux majoritaires, pour les pays en développement comme les pays développés».</em> Aux sceptiques qui s’interrogent sur l’utilité d’une telle démarche, les porteurs du projet de l’alpinisme répondent que ce label sera un levier pour défendre la pratique contre les menaces de règlementation mais l’aidera aussi favoriser ses conditions de pratique dans un contexte de réchauffement climatique. Ils espèrent aussi sensibiliser l’opinion et attirer de nouveaux pratiquants.
