Trois ans avec sursis requis contre Eric Bénac

Trois ans de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende ont été requis devant le tribunal correctionnel de Toulouse à l’encontre de l’ancien président du club de rugby de Colomiers, Eric Bénac (2002-2003), poursuivi pour banqueroute et abus de biens sociaux. Le jugement a été mis en délibéré au 12 novembre.

En juillet 2004, Colomiers, qui évoluait alors en Top 16, a été placé en liquidation judiciaire pour un déficit cumulé de trois millions d’euros, puis rétrogradé sportivement en Fédérale 1.

Lorsque M. Benac voit que le club va droit dans le mur, il essaie de récupérer un maximum d’argent avant qu’il ne soit placé en liquidation judiciaire, a estimé le procureur Yves Delpérié, demandant que la peine soit assortie d’une mesure de faillite personnelle de 12 ans à l’encontre de l’ex-chef d’entreprise dont les différentes sociétés de travaux public et de communication ont été liquidées.

La Ligue nationale de rugby (LNR) et la Fédération française de rugby (FFR), qui se sont portées parties civiles, ont chacune réclamé 20.000 euros de dommages matériels pour escroquerie et banqueroute.

C’est lui qui a trompé les organes de contrôle en présentant des faux, a fait valoir l’avocat de la LNR, Me Nuri Albala.

La FFR avait infirmé la décision de la Direction nationale d’aide de contrôle et de gestion (DNACG) de la LNR et décidé de maintenir Colomiers dans le Top 16 avant que le club ne dépose le bilan et ne soit rétrogradé.

La tromperie avait conduit à une complication procédurale et altéré le principe d’équité et le déroulement normal de la compétition, a argué l’avocate de la FFR, Me Francine Monnoret.

Contre Pierre Malbosc, le notaire de M. Bénac poursuivi pour avoir produit des attestations de dépôt de provisions jamais encaissées, le procureur a requis un an de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende.

L’avocat de l’US Colomiers, également partie civile, Me Patrice Grieumard a regretté que le nom du club connu pour son excellence dans la formation, soit aujourd’hui associé aux termes banqueroute et malversation par la faute de M. Bénac. Il a demandé 1,5 million d’euros de dommages et intérêts.

Pour sa part, le défenseur d’Eric Bénac, Me Michel Dublanche, a estimé que son client était dans cette affaire un coupable et un bouc émissaire idéal.

Colomiers, entré dans l’élite du rugby français en 1989, a notamment formé les internationaux français Yannick Jauzion et David Skrela, et disputé les finales du championnat de France (2000) et de la Coupe d’Europe de rugby (1999).

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