La FFF et la LFP poursuivies par un agent

Le tribunal administratif de Paris examinera mardi l’affaire d’un ancien agent de joueurs, Serge Scalet, qui s’estime lésé par un refus de licence au milieu des années 90 et poursuit la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnelle (LFP).

Au milieu des années 90, M. Scalet était un agent qui s’occupait de près de 80 joueurs selon lui, et notamment des transferts de deux stars du football français: ceux de David Ginola à Newcastle et de Youri Djorkaeff à Kaiserslautern.

En 1995, la FFF avait décidé de transposer la réglementation Fifa sur la profession d’agents de joueurs et d’imposer à ces derniers de passer un examen pour obtenir une licence.

M. Scalet a passé cet examen une première fois en 1995, sans succès, avant de le retenter en 1996, échouant à nouveau, recevant une simple lettre à chaque fois lui notifiant son échec.

J’ai surtout senti qu’ils ne voulaient pas me la donner, assure Serge Scalet, interrogé par l’AFP. J’avais près de 80 joueurs en L1 et en L2 et je ne marchais pas dans certaines combines. J’étais en dehors de leur système. Quand vous voyez certains agents qui ont eu leur licence, cela pose pas mal de questions…

affaire un peu atypique

Il réclame conjointement à la FFF et à la LFP 7 millions d’euros au titre du préjudice subi. Sollicitée par l’AFP, la FFF n’a pas souhaité faire de commentaire, l’avocat de la Fédération, Me Barthélémy, indiquant seulement que cette affaire (n’était) pas une affaire facile, c’est une affaire un peu atypique.

Le plaignant, avant de se tourner vers le tribunal administratif, avait d’abord saisi le Tribunal de grande instance en 1997, qui après 4 ans de procédure a ordonné un non-lieu.

Le juge d’instruction chargé de l’affaire aurait sollicité l’avis de la Commission européenne et du Conseil de la concurrence qui reconnaîtrait, selon l’avocat de l’ancien agent, Me Etienne Sacoun, les pratiques anticoncurrentielles de la réglementation de la FFF et le préjudice subi.

Les deux instances auraient soulevé certains points irréguliers -à l’époque- dans la réglementation Fifa et corrigés depuis: l’absence totale de transparence, de critères de sélection, de motivation des lettres de rejet, et le fait d’imposer un cautionnement dans une banque suisse.

J’ai toujours été un petit peu dans le milieu, mais financièrement cela n’a pas été la même chose, commente M. Scalet, qui affirme ne jamais avoir été payé pour les transferts de Ginola et de Djorkaeff en raison de son absence d’agrément Fifa.

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