Un arrêt Bosman du dopage ?

L’affaire Andreï Kashechkin, du nom du cycliste kazakh qui conteste en justice la conformité d’un contrôle sanguin -révélateur d’une transfusion homologue- avec la Convention des droits de l’homme, pourrait bouleverser les règles antidopage, selon l’avocat du coureur.

Le cas Kashechkin pourrait être équivalent pour l’antidopage à l’arrêt Bosman pour la libre circulation des joueurs, a expliqué à l’AFP Me Luc Misson, l’avocat belge qui avait co-défendu le footballeur Jean-Marc Bosman.

Me Misson, qui défendra Andreï Kashechkin le 6 novembre devant le tribunal des référés de Liège, base son argumentaire sur l’article 8 de la Convention des droits de l’homme selon lequel il ne peut y avoir d’ingérence dans la vie privée que par des autorités publiques, ce que ne sont pas les autorités sportives.

Pour Me Misson, toute prise de sang, même dans le cadre d’une compétition, est une ingérence dans la vie privée. A fortiori celle qui a conduit au contrôle positif de Kashechkin et qui a été pratiquée à une heure avancée de la soirée, dans l’hôtel de Turquie où le coureur kazakh passait des vacances en famille.

Sans vouloir préjuger de la décision du tribunal de Liège et en dépit du tort que cela causerait à son client, Me Misson estime jouer à qui perd gagne. Si on perd en référé, on va devant la cour d’appel, puis la cour de cassation, puis la cour des droits de l’homme (de Strasbourg). Et là, on serait en très bonne situation. Devant la cour des droits de l’homme, cela donnerait un arrêt à valeur sinon mondiale, du moins européenne.

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