La maire de Paris pose ses conditions

La maire de Paris Anne Hidalgo a écrit à François Hollande pour préciser les conditions et les garanties qu’il importe de réunir pour une candidature réussie de Paris à l’organisation des Jeux olympiques de 2024.

Premier sujet, la gouvernance : Nous ne pouvons pas reproduire le fonctionnement en collégialité permanente tel que conçu dans les précédentes candidatures de Paris. Je souhaite votre soutien pour élaborer une gouvernance simple mouvement sportif – Ville de Paris, Paris entraînant les autres collectivités regroupées dans un comité des territoires. Exit donc la version Paris 2012, avec sur un pied d’égalité l’État, la Ville, la région, le mouvement sportif. A priori, tout le monde était déjà d’accord sir ce point.

Autre revendication : la stabilisation des dotations de l’État et (des) dispositifs de péréquation, c’est-à-dire des dépenses de solidarité de la Ville envers les autres collectivités, au niveau de 2017 et 2016. La maire demande en outre de réorienter les dépenses parisiennes de péréquation vers la métropole, et des prêts à taux zéro pour le financement des infrastructures et des équipements. Pour porter la candidature, elle propose la création dès l’été 2015 d’un fonds à la Caisse des dépôts et consignations, qui recevra des financements public et privés.

Elle demande enfin le soutien du président de la République au projet de la Fédération française de tennis (FFT) et de la mairie pour l’extension de Roland Garros. Si le projet de la FFT n’obtient pas d’ici à avril les autorisations nécessaires, une réelle menace pèsera sur le dossier de candidature de Paris. Le projet de la FFT est contesté par des associations de défense de l’environnement et du patrimoine, qui ont reçu une écoute bienveillante du côté du ministère de l’Écologie, mais Manuel Valls a tranché en faveur du projet de la FFT il y a quelques semaines. Toutefois, le Conseil de Paris vient de décider le lancement d’une nouvelle étude autour du projet.

La candidature aux JO ne doit pas être mêlée à ces négociations

La méthode a surpris. Ancien ministre des Sports, directement impliqué dans le dossier de Paris 2012, Jean-François Lamour, aujourd’hui élu UMP du XVe arrondissement, estime que greffer à cette candidature des négociations financières avec l’Etat, comme elle le fait, est une erreur. Qu’Anne Hidalgo mène un bras de fer avec l’Etat, ça ne me gêne pas : elle est dans son rôle de maire, et défend les intérêts des Parisiens, indique l’ancien écrimeur dans Le Parisien. Mais la candidature aux JO ne doit pas être mêlée à ces négociations. Sinon, ce sera forcément préjudiciable à la candidature parisienne.

Nous étions d’accords sur plusieurs principes indispensables à un bon dossier, rappelle Jean-François Lamour. La première condition était que le mouvement sportif soit le leader de cette candidature. Aujourd’hui, Anne Hidalgo demande à copiloter le dossier : cette cogouvernance sera un signe de faiblesse. Elle doit laisser Bernard Lapasset (NDLR : président du Comité français du sport international) être le seul patron dans cette affaire !

Nous sommes au début d’un processus semé d’embûches, face à des concurrents redoutables, comme les Etats-Unis, continue l’ancien ministre. Si d’autres paramètres interviennent dans cette candidature, ils ne feront qu’affaiblir les chances de Paris de remporter les JO de 2024. Pour l’instant, Paris n’est pas encore candidate…
Les entreprises sondées

Si les Parisiens ne seront pas consultés sur l’opportunité de présenter une candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024, il n’en va pas de même pour le secteur économique. Anne Hidalgo, maire de Paris, a reçu la semaine dernière les représentants des grandes entreprises françaises dans l’enceinte du stade Roland-Garros, afin d’échanger avec eux sur l’opportunité d’une candidature. Cette consultation du monde économique était essentielle pour comprendre leurs attentes et leurs ambitions dans la perspective d’un événement de cette envergure, indique la Ville de Paris. Elle a notamment permis de déterminer qu’à ce stade, une candidature n’est ni incompatible ni concurrente d’une candidature à l’exposition universelle de 2025, ajoute le communiqué.

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