Le Pas-de-Calais, base arrière des JO

Dominique Dupilet, président du Conseil général du Pas-de-Calais, se félicite de la cinquantaine de nationalités venues s’entraîner dans le département avant les jeux Olympiques, le fruit d’une décision prise dans les deux minutes après l’annonce du choix de Londres.

Q: Etre la base arrière des jeux Olympiques, en quoi cela consiste-t-il?
R: Nous nous sommes dit que nous étions à la même latitude que Londres. En Angleterre, il n’y a que très peu de bases d’entraînement. Nous avons une cinquantaine de nationalités qui sont présentes sur différents sports. Pour cela, il fallait faire le recensement des équipements disponibles. Ensuite, voir quels étaient nos manques, et dans les lieux les plus intéressants, voir ce qu’il fallait construire pour pouvoir répondre à l’ensemble du panel sportif des jeux Olympiques.

Q: A combien se montent les investissements?
R: Nous avons lancé un appel à l’ensemble des communes en mettant 20 millions d’euros sur la table, ce qui n’est pas énorme. Nous sommes aujourd’hui à 120, 130 millions d’euros d’investissement au total (l’intercommunalité, la région et l’Etat ont également participé). Il était important de considérer que les Jeux, ce n’est pas seulement la finale du 100 m. C’est ainsi qu’on a été appelé à faire une salle de badminton à Aire-sur-la-Lys, une piste de (vélos) BMX -exactement la même que celle de Londres- à Lumbres ou encore une salle de lutte et d’haltérophilie. Les (sports) plus faciles pour nous étaient l’aviron et le canoë-kayak, puisqu’on avait déjà les deux meilleurs clubs de France. On a rénové des stades d’athlétisme, et aujourd’hui, il y a déjà des Championnats de France.

Q: A quel moment avez-vous pris la décision de vous impliquer?
R: Dans les deux minutes qui ont suivi l’annonce du choix de Londres pour les jeux Olympiques. En Angleterre, les salles sont payantes, elles sont gratuites en France, car ce sont des équipements publics. Au départ, je pensais qu’on aurait juste les pays francophones et les pays de l’Est qui ne sont pas très riches. Finalement, on s’aperçoit qu’on a tout le monde. La semaine dernière, il y avait l’Inde en hockey sur gazon, venue s’entraîner au Touquet (..). Le monde entier est chez nous en ce moment, jusqu’aux îles Samoa qui s’entraînent en canoë-kayak. Tous ces gens s’adaptent au climat de Londres.

Q: Est-il déjà possible de tirer un premier bilan?
R: Sur le lieu de l’entraînement, c’est une réussite parfaite. L’équipe (française) de basket de Tony Parker loge dans le Pas-de-Calais à Saint-Omer. La salle de lutte de Marquise, ce sont quasiment toutes les équipes du monde qui y passent. Le tout, c’est après, comment on continue à créer de l’événementiel. Cela dépend des endroits. La salle de gymnastique d’Arques est retenue jusqu’au jeux Olympiques de Rio. L’hôtellerie aussi. La qualité des équipements fait que l’on est assez incontournable. On a aussi 60.000 licenciés supplémentaires, car il y a des disciplines qui ne pouvaient pas être pratiquées sans les équipements adéquats: les pistes d’athlétisme de Lens, Calais et Beauvais étaient encore de la cendrée. La seule grande inconnue, c’est qui va résider chez nous pendant les Jeux?

Propos recueillis par Marine LAOUCHEZ

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