Le toit en question

Deux jours de pluie ont mis à mal le programme de l’US Open, où l’on a pu jouer seulement pendant 15 minutes mardi et mercredi. Aussitôt, le débat sur la construction d’un toit sur le court central de Flushing Meadows est revenu sur le tapis.

Etant donné qu’aucun des trois derniers US Open n’a pu se terminer comme prévu un dimanche à cause d’intempéries et que cette édition pourrait bien tourner au fiasco si les prévisions météo, guère optimistes, se réalisent, il y a fort à parier que la question du toit sera de plus en plus au centre des réflexions des dirigeants du plus profitable des quatre tournois du Grand Chelem.

Le N.1 mondial Novak Djokovic a mis les pied dans le plat mercredi, quand il a déclaré : Ce tournoi génère d’énormes revenus, la construction d’un toit devrait être envisagée. Guy Forget estime lui que dans 95 % des cas un toit n’est pas indispensable. Mais dans un cas comme ça, en fin de tournoi, c’est la +cata+, dit-il.

Jim Curley, directeur du tournoi, fait valoir qu’un toit n’avait pas de sens au plan financier, avec un coût de 200 millions de dollars (142 M€). J’adorerais avoir un toit, c’est sûr. Mais quand on a fait construire le stade Arthur-Ashe au milieu des années 90, il a été décidé de ne pas le couvrir car le coût était prohibitif, a-t-il expliqué mercredi à propos du central, qui est la plus grande enceinte de tennis du monde avec près de 23.000 places. Et il n’y a pas que l’argent, à écouter Curley : Structurellement c’est vraiment difficile car nous sommes sur une décharge. Le +National Tennis Center+, dans le quartier du Queen’s, à l’est de Manhattan, a en effet été bâti sur une décharge de cendres, donc un sol meuble.

Investissement à neuf chiffres

En 2008, la première des quatre éditions consécutives affectées par le mauvais temps, le son de cloche était pourtant très différent à la Fédération américaine (USTA), qui gère l’US Open et en tire des profits conséquents.

La question est quand (il y aura un toit) et non si (il y aura un toit). Ce tournoi a atteint le point où nous examinons sérieusement l’idée de couvrir le stade Arthur-Ashe, avait déclaré Arlen Kantarian, un des plus hauts dirigeants de l’USTA, après le passage d’une tempête tropicale en fin de deuxième semaine. Deux mois mois plus tard, il avait démissionné… En 2009, édition également arrosée, Curley avançait déjà l’argument du coût : Un investissement à neuf chiffres, c’est une décision difficile à prendre.

A cette occasion, le directeur général de l’USTA Gordon Smith avait aussi confié : Tout ce que nous gagnons avec l’US Open est investi à la base, pour développer le sport dans le pays. Cet argent n’est-il pas mieux utilisé ainsi ?

Mais l’USTA est aujourd’hui en retard sur la concurrence. Deux des quatre Grand Chelems (Open d’Australie, Wimbledon) disposent d’un toit rétractable sur leur central. A Melbourne, ce sont même deux stades qui sont couverts, pour protéger les joueurs de la pluie ou des chaleurs extrêmes de l’été austral. Roland-Garros va suivre, à partir de 2016, et couvrir le court Philippe-Chatrier.

Quitter la version mobile