Arena Italie a affirmé qu’elle n’avait pas obtenu la prolongation de son contrat avec Laure Manaudou contre sa volonté, réfutant les accusations portées par le père de la championne qui estime que sa fille a été embobinée et forcée à signer ce contrat.
C’était donc bien une affaire d’argent. La rupture entre Laure Manaudou et le club italien de LaPresse n’est pas seulement liée au comportement de la nageuse française, ni à la détérioration de ses relations avec son entraîneur, mais bien à un contrat.
UN PERE EN COLERE
Le 27 juillet, Laure a été obligée de signer un contrat avec Arena. Dans le bureau, à ses côtés, il y avait Marco Durante (président de LaPresse, club italien qui vient de l’exclure), son assistante et l’administrateur délégué d’Arena Italie Cristiano Portas. Trois adultes qui l’ont mise sous pression, réaffirme mercredi dans la Gazzetta dello Sport Jean-Luc Manaudou, le père de la nageuse. Ils lui ont dit que si elle ne signait pas tout de suite, elle perdrait tout. Elle a été influencée, comme peut l’être une fille de son âge s’il n’y a personne à ses côtés pour lui expliquer de quoi il s’agit. Elle a été embobinée, on a abusé de sa confiance, déclare-t-il.
UN SPONSOR QUI SE DEFEND
Les suppositions tendant à faire émerger une présumée influence à des fins coercitives, qui nous est plus ou moins directement attribuée, dans le but d’obtenir contre la volonté de Laure Manaudou la signature de la prolongation du contrat, ne peut que nous indigner, a indiqué mardi soir dans un communiqué Arena Italie, disant parler au nom de tout le groupe Arena.
Nous tenons à préciser et à clarifier que cette extension de contrat convenue entre Arena et Laure Manaudou le 27 juillet dernier, a été comme les précédentes fois rédigée en français, longuement discutée et négociée par Laure elle-même avec la présence d’un interprète, poursuit Arena.
ELLE N’AVAIT PAS LA SIGNATURE
Problème : au moment ou Laure a signé, avec ou sans pression, cette prolongation de contrat, elle n’était plus légalement autorisée à le faire. Les droits de la sportive sont en effet gérée par une société, Swimming Dream, dont la gérance a été transférée le 6 juin dernier au père de Laure Manaudou. Cette société, conseillée par Maître Didier Poulmaire, responsable de l’équipe Droit du Sport au cabinet Gide Loyrette Nouel, gère l’ensemble des contrats de la sportive, notamment le contrat conclu avec le Groupe Arena, mais aussi le contrat hors norme passé en mars dernier avec Artemis, la holding de l’homme d’affaires François Pinault, qui lui rapporterait à lui seul 1 million d’euros par an.
La conséquence de cette affaire est sportive, puisque Laure Manaudou doit à nouveau changer d’entraîneur à un tout juste des Jeux de Pékin, qui s’ouvriront le 8 août 2008. Paradoxe : le clan familial de la nageuse, qui s’est senti trahi dans cette affaire de contrat, pousse désormais Laure à s’entraîner avec son frère, Nicolas, âgé de 21 ans. La protection familiale est sans doute nécessaire dans les affaires, mais est-elle la meilleure solution sportive ?