Savare : Il y a un engouement

Le président du Stade Français Thomas Savare s’est réjoui de la livraison du nouveau stade Jean-Bouin, que le club inaugurera vendredi face à Biarritz. Sans cette enceinte, il n’aurait pas repris le Stade français.

Vous allez prendre possession de votre nouveau stade, c’est le point final d’une longue saga….
Oui, enfin Jean-Bouin ! Le club attendait depuis une bonne dizaine d’années d’avoir un stade adapté aux exigences du rugby. Pour moi, c’était un élément fondamental. Sans Jean-Bouin, je n’aurai absolument pas repris le Stade français. Parce que ça n’a pas de sens, ce n’est pas possible d’envisager d’avoir un club en Top 14 sans un outil de travail moderne, surtout à Paris.

Qu’aura-t-il de différent ?
On va avoir une enceinte moderne, faite pour le rugby, avec des tribunes au bord du terrain, 20.000 places. On va avoir toutes les infrastructures pour recevoir les spectateurs, bien sûr, mais aussi nos partenaires, c’est à dire des salons de réception, des loges. Et aussi toutes les infrastructures de vie d’un club professionnel au sein même du stade. C’est l’outil rêvé et il a été très bien pensé.

On parle d’un loyer élevé, de l’ordre de 1,6 million d’euros…
C’est un chiffre faux. Je pense qu’in fine on situera autour de deux millions d’euros. On a un million d’euros environ de fixe mais j’espère bien – car ce sera bon signe pour le remplissage notamment – qu’on sera autour de deux millions d’euros de redevance.

N’est-ce pas un loyer très avantageux pour la ville de Paris ?
Ca n’est comparable avec rien d’autre de ce qui se fait en France, en effet. Après, je ne pense pas qu’il soit très avantageux. Ca reflète l’investissement qui a été fait par la Ville et qui est loin d’être négligeable. Ca reflète aussi le fait qu’il n’y a pas de cadeaux faits au Stade français par la Ville et qu’on est dans une relation normale économique.

Quel est votre objectif de remplissage ?
On a établi un budget cette année qui correspond à peu à 13.500 entrées en moyenne. Sur les abonnements, on a une progression significative par rapport aux années Charléty. On va être entre 30 et 40% de mieux que l’année dernière. Pour le match de Biarritz, on ne sera pas loin d’être plein. Il y a un engouement alors même que les gens ne sont pas encore rentrés dans le stade. Jusqu’à maintenant, on n’avait pas grand-chose à vendre aux partenaires et aujourd’hui, on a une structure d’accueil.

A terme, n’y a-t-il pas une volonté de donner son indépendance économique au club grâce à ce stade ?
Oui. C’est le moyen pour le Stade français de trouver son modèle économique qui fera qu’il n’a plus besoin de mécène pour le renflouer ou combler des pertes tous les ans. Ce n’est pas très sain. Mais il y a beaucoup de facteurs qui peuvent influer: à quel rythme arrivera-t-on à attirer de nouveaux spectateurs, partenaires à Jean-Bouin ? Il y a le sujet des droits télés, de la réforme des coupes d’Europe. Il y a le sujet des résultats sportifs bien sûr. Il y a pas mal d’aléas mais j’aimerais évidemment arriver à l’équilibre financier le plus rapidement possible.

Quelle est l’ambition sportive du club cette saison ?
Être barragiste. Je pense que c’est difficile, probablement encore plus que l’année dernière car c’est un championnat très compétitif, mais possible. On a fait un recrutement plus ambitieux en tous cas que les dernières saisons. Et le but est de stabiliser l’encadrement.

Propos recueillis par Jérémy MAROT
Un stade qui ne coûte pas cher

Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) se félicite de l’inauguration du stade Jean-Bouin. Attaqué par la droite et les Verts sur le coût de la rénovation du stade, M. Delanoë a souligné sur France Bleue l’excellence environnementale du stade et la belle oeuvre architecturale de Rudy Riciotti, estimant que c’était un stade qui ne coûte pas cher. L’aspect stade de rugby c’est 95 millions d’euros (…), je rappelle que la Ville de Paris investit chaque année 1,7 milliard d’euros pour les crèches, le logement, le tramway. Et donc sur des décennies consacrer 95 millions d’euros pour la pratique du rugby (…), le plaisir des spectateurs, ce n’est pas tellement, a-t-il fait valoir.

L’UMP a à nouveau critiqué jeudi un projet dispendieux, dont le coût aurait dérivé à près de 200 millions d’euros en incluant tous les frais induits. La Ville évoque pour sa part une enveloppe globale de 157 millions d’euros. Dans les 157 millions d’euros, il y a les dépenses que nous avons faites pour aménager plus de 10 hectares des pelouses d’Auteuil au profit du sport et de la promenade. Cela s’appelle une ville dynamique qui investit pour ses habitants, a argumenté M. Delanoë.

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