Le stade de la FFR jugé déraisonnable

Les auteurs du rapport sénatorial d’information sur le financement public des grandes infrastructures sportives, se positionnent contre le projet de construction du Grand Stade de la Fédération française de rugby (FFR) à Ris-Orangis, jugé déraisonnable.

Les rapporteurs considèrent qu’il serait déraisonnable que la région Ile-de-France compte sur son sol deux stades d’une capacité de plus de 80 000 places sans club résident: les deux enceintes entreraient nécessairement dans une compétition farouche afin d’accueillir aussi bien des événements sportifs d’envergure que des spectacles (…), en nombre nécessairement limité. Une telle concurrence risquerait fort de mettre en péril le modèle économique d’au moins l’un des deux stades, sinon des deux, ce qui entraînerait un dommage financier considérable pour le(s) +perdant(s)+, peut-on lire dans le rapport.

Jean-Marc Todeschini et Dominique Bailly, les deux rapporteurs PS de la mission, poursuivent en invitant l’Etat, dans son appréciation du projet de la FFR, à prendre en compte qu’il va, dans les conditions actuelles, directement à l’encontre de ses intérêts de propriétaire du Stade de France.

Pour autant, ils considèrent que la FFR doit se sentir +chez elle+ au Stade de France et demandent à l’Etat de poursuivre ses efforts afin qu’un accord de plus long terme (que celui arrivant à échéance en 2017, ndlr) puisse être conclu à la satisfaction de toutes les parties (…), option nettement préférable à la construction d’un nouveau très grand stade francilien sans club résident.

Le Stade de France situé à Saint-Denis, au nord de Paris, et la FFR ont conclu en septembre un accord jusqu’en 2017 pour l’accueil des matches du XV de France. La FFR a pour sa part le projet de construire, sur ses fonds propres et en recourant à un emprunt, un stade de plus de 80.000 places dans le sud de l’Ile-de-France à l’horizon 2018.
La FFR entend convaincre

La FFR compte mettre à profit la procédure du débat public pour lever des contre-vérités et convaincre. Placé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) et animé par une Commission particulière (CPDP), ce débat est ouvert depuis le 7 novembre et jusqu’au 21 février 2014. Sept réunions publiques vont ponctuer ces quatre mois.

Le président de la FFR, Pierre Camou, compte en profiter pour expliquer, lever des fantasmes, des contre-vérités. Nos ambitions sont peut-être mal comprises. J’attends un échange, qu’on sorte des approximations, ajoute M. Camou. Le maire de Ris-Orangis, Stéphane Raffalli, souligne qu’il s’agit d’un modèle économique innovant, ni d’un partenariat public-privé (PPP), ni d’une impulsion venant de l’Etat. Il qualifie de symptomatique des a priori à lever par le débat le rapport sénatorial.

Le débat public portera à la fois sur l’opportunité du projet, ses objectifs, caractéristiques et possibles impacts, a détaillé le président de la CNDP Christian Leyrit. Une fois le bilan dressé par la CNDP, la FFR disposera de trois mois pour décider du principe et des conditions de la poursuite de son projet.

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