La FFR va choisir son stade

La Fédération française de rugby (FFR) s’apprête à dévoiler le site retenu pour son projet de grand stade. Entre Thiais-Orly, situé dans le Val-de-Marne, et Evry, dans l’Essonne, les porteurs des projets ont rivalisé de promesses pour séduire la FFR. Le projet n’en reste pas moins contesté.

Vendredi, le Comité directeur de la FFR se réunit à La Baule pour une session spécialement consacrée au projet de stade, dans le cadre du congrès annuel de la Fédération. La décision sera annoncée à la mi-journée lors d’une conférence de presse donnée par Pierre Camou, président de la FFR, et son chargé de projet pour le Grand Stade, Serge Blanco, ex-président de la Ligue nationale de rugby (LNR).

La FFR a fait de ce projet un dossier prioritaire. La construction d’un stade de 82.000 places (avec toit et pelouse rétractables) dont elle sera propriétaire doit assurer au rugby français les moyens de son développement. Pourtant, l’idée n’a pas convaincu tout le monde. Le projet suscite le scepticisme des pouvoirs publics et l’opposition du grand perdant, le Consortium du Stade de France. La FFR n’entend plus accepter les conditions imposées par le Stade de France, où le XV de France se produit depuis 1998. Les dirigeants du rugby français arguent d’un manque à gagner estimé à 160 millions d’euros sur la période, notamment en raison de conditions qu’ils jugent extrêmement contraignantes en matière de billetterie et de partenariat.

Sélectionnés par dix candidatures, les projets de Thiais-Orly et d’Evry ont rivalisé de promesses pour séduire la FFR. La première met en avant une plus grande proximité avec la capitale (6 km contre 25 km), des atouts en termes de desserte, et la grande attractivité de son territoire proche du marché international de Rungis. La candidature du moindre risque en terme de viabilité et rentabilité, affirment ses promoteurs. La seconde, sur la terre d’élection du nouveau ministre de l’Intérieur Manuel Valls, est parfois qualifiée de page blanche, mais fait valoir son site beaucoup plus vaste (133 hectares contre 60), où tout est à construire et où les plus grands projets de développement (hôtellerie, commerces, entreprises…) sont permis.

Ce grand stade, dont le coût est estimé à 600 millions d’euros financés entièrement sur fonds privés (avec recours prévu à l’emprunt pour 400 millions d’euros), devra encore franchir plusieurs obstacles. En vrac : les incertitudes liées à la conjoncture économique, une série de recours et la désapprobation des pouvoirs publics, qui paient actuellement 12 millions d’euros annuels au Consortium pour absence de club résident au Stade de France. L’ancien ministre des Sports David Douillet avait fait connaître son opposition au projet. Valérie Fourneyron, qui lui a succédé, met en avant les intérêts du sport français dans son ensemble mais aussi la nécessité de revoir la convention liant l’Etat au SDF, qui court jusqu’en 2023.

Pour le stade de la FFR, la décision finale de construction ne sera prise qu’en fin d’année 2013.

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