Nouveau cap pour le Grand Stade

Le projet de grand stade de rugby à l’horizon 2017 a franchi une nouvelle étape samedi avec la sélection par la Fédération française de rugby (FFR) de deux sites, à Thiais-Orly (Val-de-Marne) et Ris-Orangis (Essonne), susceptibles d’accueillir la nouvelle enceinte.

Ces deux candidatures, retenues parmi quatre autres à Sevran (Seine-Saint-Denis), Achères (Yvelines) et deux dans l’Essonne (Massy et Val d’Orge), seront départagées d’ici fin juin 2012.

Ces deux emplacements offrent deux choix de développement, mais aussi d’image à la FFR.

La candidature de Thiais-Orly est urbaine, à 6 kilomètres du sud de Paris, dans un hub de transports situé à un kilomètre de l’aéroport international d’Orly –qui sera équipé d’ici dix ans d’une gare de métro (ligne 14) et d’une gare TGV– et desservi par l’autoroute A86.

Elle propose un site de 15 hectares, qui s’étendrait à terme sur 60 hectares dans un bassin de chalandises fortement peuplé.

La candidature d’Evry Centre Essonne, sur la commune de Ris-Orangis, est plus champêtre, à 25 kilomètres de Paris sur l’emplacement d’un hippodrome désaffecté, sur une superficie totale de 133 hectares, entouré de bois, propice à un développement aéré sur le long terme. Il serait desservi par sept gares RER dans un rayon d’un kilomètre ainsi que par le futur tram-train en 2017.

Ce choix politique se concrétisera avec le choix final de l’implantation dans le premier semestre 2012, puis la désignation du constructeur dans le dernier trimestre. D’un montant total de 600 millions d’euros, ce stade moderne, équipé d’un toit rétractable et d’une pelouse amovible, sera financé par la FFR (250 M EUR environ) appuyée par des investisseurs privés.

Autonomie financière

Grâce à ce projet, lancé en avril 2011, la FFR veut s’émanciper du Stade de France, où le XV de France dispute ses matches internationaux à domicile depuis 1998, et certains tests-matches en novembre, dans le cadre d’une convention, jugée trop coûteuse, qui s’achève en 2013.

Ces accords ne rapportent pas assez, souligne auprès de l’AFP Serge Blanco, en charge du projet à la FFR. Sans parler de manque à gagner, on estime que 178 millions d’euros qui ne sont pas allés au développement du rugby français entre 1998 et 2008.

La FFR loue pour 400.000 euros par rencontre l’enceinte au consortium du Stade de France, qui a aussi la quasi-exclusivité de l’exploitation des panneaux publicitaires.

La FFR souhaite donc imiter son homologue anglaise avec Twickenham. Les ressources dégagées par le stade permettent notamment de dédommager financièrement les clubs pour disposer des internationaux durant de longues périodes.

Ce projet n’est pas vu d’un bon oeil par le consortium du Stade de France et le ministère des Sports, qui ne communiquent pas sur le sujet.

La Fédération est montée dans un train et ce train prend de la vitesse, souligne Serge Blanco. Il y a très peu de chances pour qu’elle revienne en arrière.

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