Le Mondial côté business : la gestion des VIP

Quand un VIP débarque sur la Coupe du Monde de rugby, il est pris en charge par une agence. Comment ça marche ? A quelques heures du quart de finale contre la Nouvelle-Zélande, Igor Juzon, le PDG de l’agence Eventeam, nous dévoile les coulisses de cette activité.

France-Nouvelle-Zélande en quart de finale d’une Coupe du Monde de rugby, c’est bon pour les affaires ?
Evidemment ! Surtout que le match se joue encore à Cardiff, samedi, où tout est plus simple. Le stade est dans la ville, l’aéroport est à côté. C’est plus facile de faire venir des supporters à Cardiff qu’à Londres, où tout est plus grand, plus loin.

Combien de billets avez-vous vendus ?
Environ 1000 Français seront présents pour Eventeam. Nous aurions pu vendre le double mais il n’y a pas assez d’hôtels pour les accueillir.

Combien ont déboursé ces supporters pour assister à ce match contre les All Blacks ?
Entre 1500 et 2500 euros, selon le standing.

Parmi ces supporters, certains sont très connus. Quelle est la méthode pour faire venir une personnalité sur un événement comme la Coupe du Monde de rugby ?
Il n’y en a pas vraiment. C’est souvent le coeur qui parle. La personne vient car elle aime ce sport, son ambiance, ses valeurs. Elle n’est pas là uniquement pour se montrer. A Cardiff et à Londres, nous avons ouvert un « Club XV de France », ouvert à tout le monde, à tous les supporters. C’est là qu’on se retrouve avant ou après les matches. C’est là que vous pouvez croiser un ancien international de rugby, un people, un partenaire, une personnalité politique. L’idée, c’est que les barrières tombent entre les gens. Tout le monde discute avec tout le monde.

Qui par exemple ?
Des personnalités du monde du rugby, comme d’anciens joueurs Dimitri Yachvili, Olivier Brouzet, Romain Magellan. Des personnalités du monde du foot aussi, comme Olivier Giroud, Robert Pirès, Raymond Domenech.

Franchement, c’est simple d’accueillir un VIP ?
On peut penser que c’est compliqué parce qu’untel exige ça, untel ne veut pas de ça, un autre ne souhaite pas croiser telle personne… Mais je n’ai pas souvenir de caprice. Si la personne décide de venir, c’est qu’elle en a envie. Elle connaît les codes.

Ce n’est pas votre première Coupe du Monde de rugby…
Non, c’est notre troisième Coupe du monde de rugby en tant qu’agence officielle, après la France en 2007 et la Nouvelle-Zélande en 2011. La Fédération Française de rugby a choisi Eventeam pour prendre en charge l’accueil des supporters et des partenaires qui viennent encourager le XV de France. Nous nous occupons de l’achat des billets pour le match, de la réservation des hôtels, des avions…Le supporter doit tout avoir clé en main. L’avantage cette année, c’est la proximité géographique avec la France. Les gens peuvent venir plus facilement, parfois sur la journée. Il y a donc aussi des demandes de dernière minute.

Cela veut aussi dire quelques coups de pression…
Parfois, oui. Rien que pour France-Irlande le week-end dernier, 1000 Français sont venus avec Eventeam. Il faut tout gérer, tout doit être nickel. Mais on n’est pas à l’abri d’un billet de match perdu par exemple. Heureusement, j’en ai toujours en plus, au cas où. C’est beaucoup d’anticipation. La Coupe du Monde, on y travaille depuis mars 2014. Et on a imaginé tous les scénarios.

C’est-à-dire ?
Une élimination des Bleus dès les poules. Ca aurait été la pire des choses pour nous. Car oui on est un peu dépendant du parcours de la France. Alors on croise les doigts : plus elle ira loin, plus nous pourrons faire venir de monde.

Propos recueillis par Alban Loizeau

Igor Juzon est un ancien joueur de rugby. Il a porté les couleurs de Romans, Toulon et Grenoble dans les années 90, au poste de trois-quarts.

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