Une vague historique de rétrogradations

Cette année, les organes de contrôle de gestion du sport professionnel serrent les vis. En football, rugby, basket, handball et hockey sur glace, plusieurs clubs ont été rétrogradés pour défaillance financière.

La Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue professionnelle de football a confirmé mercredi la rétrogradation de l’OGC Nice, qui était qualifié sportivement pour la Ligue 1, en championnat National. Le 30 mai, la DNCG avait rétrogradé Nice en championnat National arguant qu’aucune des garanties financières exigées n’a été apportée pour combler un déficit de 4,7 millions d’euros, et que l’actionnariat de la SASP ne présente aucune visibilité ni crédibilité. Malgré l’appel du club, qui a présenté un nouveau plan le 18 juin, cette sanction a été confirmée. Le club est désormais au bord du dépôt de bilan. Le FC Metz, rétrogradé en fin de saison dernière, retrouve une place en Ligue 1. Nîmes, relégué de D2 en National pourrait également profiter de la chute de Nice pour sauver sa place en L2, le club gardois devant toutefois présenter un nouveau dossier financier devant la DNCG. La commission d’appel a également confirmé la mesure de recrutement contrôlé de l’Olympique de Marseille et les rétrogradations du Racing CF en Championnat de France Amateur et du Red Star en CFA2. Ces deux clubs mythiques pourraient purement et simplement disparaître dans les prochains mois.
De même, le club de Calais, héros de la campagne de Coupe de France 2000, a été rétrogradé en CFA2. La finale du Stade de France avait sauvé le club de la banqueroute. Mais le déficit s’est à nouveau creusé : 381.125 euros de pertes en 2001, 144.826 euros en 2002.

En rugby, le club de Bordeaux-Bègles a été rétrogradé en PRO D2 par la Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion (DNACG) de la Ligue nationale de rugby. Pour l’exercice 2000-2001, le club présentait un déficit évalué entre 500.000 et 750.000 euros pour un budget de 4.26 millions d’euros. L’échec de la cession du club par les frères Moga entraîne peut-être la mort du rugby professionnel à Bègles. En revanche, Béziers a été repêché. L’ASBH devait combler un trou laissé par le départ d’un sponsor (Air France) de 230.000 euros. La situation a été régularisée par Olivier Nicollin, président de la SASP. Le club reste donc dans le TOP 16.

En basket, rien ne va plus pour le club d’Antibes. La Ligue a refusé l’engagement du club azuréen en Pro A pour la saison prochaine. L’OAJLP est endetté à hauteur d’1,5 millions d’euros. Le président Thierry Tricoud a démissionné mercredi, suite au refus de l’actionnaire principal et président du conseil de surveillance du club, Jean-Claude Perrin, de mettre une nouvelle fois la main au portefeuille.

En handball, la Commission nationale de contrôle de gestion (CNCG) n’a pas autorisé le club de de Livry-Gargan à évoluer en secteur élite la saison prochaine. Il y a deux ans, la commission avait déjà refusé ce droit au LGHB, rétrogradant le club de D1 en N1, avant que la justice ne condamne le 30 mai 2001 la FFHB à réintégrer le club en Division 1, estimant que la décision fédérale était entachée d’une erreur de forme. Le président de Livry-Gargan évalue le passif du club (hors contentieux prud’homaux) à 368.316 euros. Le club a décidé de saisir le Conseil d’Etat, après avoir obtenu une recommandation favorable du CNOSF sur son maintien parmi l’élite.
Mi-juin, la CNCG avait rétrogradé le club de Nancy, endetté à hauteur de plus de 150.000 euros, en National 1 (3e division).

Enfin, en hockey sur glace, la nouvelle formule du Super 16 fêtera sa naissance sans le champion de France en titre. Quelques semaines après avoir soulevé la Coupe Magnus, le Hockey Club de Reims dépose son bilan. Il avait déjà connu pareille situation. En 1991, il avait été contraint de cesser son activité professionnelle, faute de moyens financiers. Mais le HCR avait évité la liquidation. Depuis, le passif de 900.000 euros n’a jamais été apuré. Entre 1998 et 2000, la fermeture de la patinoire, pour travaux de mises en conformité, a entraîné un important manque à gagner. C’est un audit concernant l’ensemble des clubs pros rémois (football promu en L2, basket masculin en Pro B, basket féminin en Ligue féminine et volley promu en Pro féminine) de la municipalité champenoise qui a scellé le sort du club.

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