Pas de tarif réduit pour les footballeurs

Valérie Fourneyron, ministre des Sports, ne veut pas faire d’exception fiscale pour les gros salaires des footballeurs, soumis à la nouvelle tranche d’imposition de 75%. Si celle-ci voit le jour… Elle entend surtout renégocier le contrat qui lie l’Etat au consortium du Stade de France et trouver, enfin, une solution pour organiser un Grand Prix de France de Formule 1. Comment ? Ça c’est une autre histoire.

La ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative s’exprime dans L’Equipe. Elle annonce des actions fortes, mais ne détaille pas comment elle compte s’y prendre concrètement. Elle rassure d’abord les sportifs de haut niveau. Leur retraite, mesure qui doit s’appliquer depuis le 1er janvier dernier, sera bien financée. Cette mesure sera financée sur des crédits budgétaires en 2013, dit Valérie Fourneyron.

Quant on dit haut niveau, il faut exclure de champ les footballeurs professionnels, non concernés par la mesure. En revanche, ils sont en premières loges de la réforme fiscale annoncée avec l’introduction d’une nouvelle tranche d’imposition à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros par an. Valérie Fourneyron répond qu’il n’y aura pas de dérogation pour le football : On ne va pas faire une loi spéciale pour cent personnes. Pourquoi y aurait-il un régime fiscal dérogatoire ? Ce régime dérogatoire existe déjà pourtant. En vertu du principe de l’impatriation par exemple, les joueurs étrangers bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu de 30% pour une durée de cinq ans.

Au chapitre de l’argent toujours, la ministre ne voit rien à redire aux investissements réalisés par les propriétaires du Paris SG, mais elle s’inquiète sur l’équité sportive. Il ne faudrait pas que ces moyens créent un décalage et conduisent à une complète dérégulation en générant un Championnat à deux vitesses. Le début de saison pourra rassurer Valérie Fourneyron, mais à moyen terme ce PSG hors norme ne va-t-il pas en effet bouleverser l’équilibre de la compétition ?

Elle n’a pas échappé au serpent de mer du sport français des dernières années : le Grand Prix de France de Formule 1. En attendant la remise d’un rapport par la Fédération française du sport automobile (FFSA) sur la faisabilité de la chose, elle fixe les conditions. Il faut d’abord savoir si les propriétaires de la F1 le souhaitent, avec quel coût du plateau et quelle possibilité de commercialiser pour ceux qui vont mettre de l’argent sur cette compétition, indique la ministre des Sports. Elle prévient aussi : En revanche, on n’imagine pas que les moyens du sport amateur puissent aller combler un déficit d’un Grand Prix de Formule 1 qui est autant un produit économique qu’une compétition sportive. L’Etat équilibrera un Championnat du monde de judo qui va avoir lieu une fois mais pas un Grand Prix de F1 dot l’engagement porte sur cinq ans.

Autre dossier évoqué : la concurrence annoncée entre le Stade de France et le futur stade de la Fédération française de rugby (FFR). Nous restons attentifs à l’équilibre global des grands événements sur le territoire, dit la ministre. Nous ne sommes pas satisfaits de la situation au Stade de France, ajoute-t-elle. Je pense que la FFF et la FFR non plus. Je l’ai dit au consortium, je veux mettre fin à l’indemnité payée par l’Etat au Stade de France, qui s’élève à plus de 12 millions d’euros cette année. En revanche, elle ne dit comment elle compte s’y prendre pour mettre fin à ce contrat…

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