L’Etat remet les clés de sa diplomatie au mouvement sportif et à Lapasset

La ministre des sports Valérie Fourneyron a officiellement confié mercredi la responsabilité des relations internationales en matière de sport au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) où elles seront conduites par le président de l’International Rugby Board (IRB) Bernard Lapasset.

Le mouvement sportif international, du CIO aux fédérations internationales, (…) reconnaît comme interlocuteur naturel les mouvements sportifs nationaux. En ce sens, il est contre productif, surtout inadéquat, de penser que ce sont les Etats qui ont la maîtrise des relations avec le mouvement sportif international, a déclaré Mme Fourneyron en remettant une lettre de mission au président du CNOSF et à M. Lapasset, assisté de Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-kayak, et qui attend toujours d’être fixé sur son élection au CIO.

Ce transfert de compétence signifie concrètement que ce sera, le cas échéant, au mouvement sportif représenté par le CNOSF de porter une éventuelle candidature olympique de la France, soutenu bien sûr par l’Etat et les collectivités territoriales qui travailleront sans cesse en liaison.

Sur ce sujet des JO, la publication de la synthèse du rapport d’évaluation de l’échec des candidatures françaises, commandité à un cabinet d’experts indépendants à la suite de la déroute d’Annecy-2018, a constitué le second temps fort de la cérémonie de passage de pouvoirs organisée en terrain neutre, à l’INSEP.

Le rapport ne pouvait mieux tomber puisqu’il pointe, comme dénominateurs communs des quatre échecs olympiques successifs (Lille-2004, Paris-2008 et 2012, Annecy-2018), des politiques trop présents, un leadership inadapté et le rôle fondamental des membres français du CIO pas assez reconnu, un CNOSF peu influent à l’international.

Et recommande donc tacitement le transfert de compétence opéré ce jour…

La feuille de route confiée par le ministère au CNOSF et à Bernard Lapasset consiste à renforcer la présence de la France au sein des instances sportives internationales, d’accompagner le mouvement sportif dans les démarches de candidature aux compétitions internationales majeures, de promouvoir les échanges d’expertise et de savoir-faire sportifs entre la France et les pays tiers et d’assurer la transmission des expériences acquises lors des grandes manifestations organisées en France.

Président d’un CNOSF qui réclamait depuis des années de prendre la responsabilité de la conduite des affaires à l’international, Denis Masseglia a réaffirmé que l’ambition olympique (était) toujours en nous. Nous souhaitons, également, un jour à notre tour, pouvoir +inspirer une génération+, a-t-il dit, faisant référence au slogan des JO de Londres.

Dans cette optique, le rapport sur les échecs olympiques émet des recommandations dans l’éventualité d’une future candidature française et notamment: Elle devra avoir un leader fort et charismatique, et cette question devra être réglée en amont du lancement du dossier, elle devra porter un message clair indiquant pourquoi voter pour nous et qu’allons nous apporter au mouvement olympique? et enfin privilégier Paris, et les Jeux d’été.

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