Budget rétréci au Sport

Moins d’argent pour le Stade de France et les grands équipements, plus pour l’égalité d’accès au sport, la lutte contre les déviances et la pratique bénéfique à la santé sont les priorités que la ministre des Sports dévoile mardi pour 2013, année marquée par la rigueur de son budget et une nouvelle loi.

Le budget des sports va contribuer au redressement des comptes publics, annonce Valérie Fourneyron qui présente des crédits en baisse de 6% avec un budget des sports annoncé à 230 millions d’euros.

Pour réaliser les 23 millions d’économies que devraient annoncer ses services mardi, lors de la présentation des détails du budget, le ministère va faire une victime de premier plan: le consortium du Stade de France qui ne percevra plus l’indemnité pour absence de club résident à partir de 2013.

115 millions d’euros ont déjà été versés depuis 1997. Pendant toutes ces années, le Stade de France a été bénéficiaire et il était temps de rouvrir le dossier avec cet objectif ferme, note la ministre qui s’est appuyée sur un arrêt du conseil constitutionnel jugeant la concession invalide.

Critique envers le recours aux fonds du Centre national de développement du sport pour financer la construction-rénovation des Stades de l’Euro à hauteur de 158 millions d’euros, Mme Fourneyron a assuré que l’engagement serait tenu, mais annoncé également une réorientation des priorités du CNDS vers ses missions premières, soit le soutien au sport pour tous et aux territoires et non aux grands équipements.

Le CNDS – abondé notamment par une taxe sur la Française des Jeux – a engagé l’équivalent de deux fois son budget annuel, soit 400 millions d’euros pour 270 millions, déplore la ministre. On ne va pas continuer à engager, engager.

Loi de modernisation

———————-

Victime de la rigueur, entre autres, le GP de France de F1 n’aura pas lieu en 2013 comme annoncé la semaine dernière. Le budget des sports, reprend Mme Fourneyron, n’est pas là pour assurer l’équilibre d’une manifestation.

En revanche, le gouvernement tiendra ses promesses en ce qui concerne la retraite des sportifs de haut niveau qui, malgré le vote de la loi en 2011, ne figurait pas au budget 2012. Les sportifs aux revenus modestes se verront allouer une enveloppe de 6,1 millions d’euros de même qu’un accompagnement et une offre de reconversion individualisée.

Pour 2013, la ministre des sports, qui siègera au conseil de fondation de l’Agence mondiale antidopage (AMA) à partir du 1er janvier, a en chantier une nouvelle loi de modernisation destinée à compléter les lois puzzles de ces dernières années. Elle devrait contenir une disposition sur les agents qui seront désormais rémunérés par leurs joueurs et non par les clubs, redéfinir la gouvernance du sport partagée entre l’Etat, le mouvement sportif et les collectivités locales souvent laissées pour compte.

Enfin, elle complètera le volet sur les paris en ligne en renforçant la prévention, l’éducation. On a certes réduit les plates-formes illégales mais on n’a pas mis en place les outils pour préserver la sincérité des résultats, la sécurité publique et la santé, regrette la ministre, en écho à une actualité brûlante.

Quitter la version mobile