Année de la real TV et de la terreur, 2001 ne restera pas gravée dans les annales du sport. Mais le cours de l’histoire du sport pourrait avoir été marqué plus qu’on ne le pense durant cette année.
Ils n’ont pas été nombreux, en cette année post-olympique, les événements sportifs qui ont rassemblé les foules et exacerbé les enthousiasmes. Il y avait deux rendez-vous à ne pas rater en France : le Championnat du Monde de Handball 2001 et l’ Euro Féminin 2001 de basket. Dans les deux cas, les Bleus ont réussi l’exploit. Pour le reste, calme plat, jusqu’à ce succès du bout du monde de l’équipe de France de Coupe Davis.
Mais tandis que les champions du monde 1998 avaient remonté les Champs-Elysées dans une liesse extraordinaire et sous un soleil de plomb, les héros de Melbourne 2001 ont dû braver la circulation et se protéger de la pluie fine qui habille la capitale à partir de l’automne. Les héros individuels de l’année 2001 n’ont pas déchaîné plus de passion : Sébastien Grosjean et Arnaud Tournant ne sont pas encore, il est vrai, des personnages incontournables du sport français.
2001, année à oublier ? Pas si sûr, car en coulisse les événements se sont enchaînés. Du transfert-record de Zinedine Zidane à la chute de l’empire ISL, en passant par le retour de Michael Jordan, 2001 restera comme une année de rupture dans l’histoire du sport-business. Il semble qu’on ne pourra jamais monter plus haut dans la surenchère (500 MF pour Zizou) ni tomber plus bas dans le mercantilisme (2 come back pour Jordan). Pourtant, c’est bien le sport qui sort gagnant. La bulle spéculative a éclaté en même temps que la plus grande agence de marketing du monde, cependant que les deux plus grands sportifs de ces 15 dernières années n’avaient qu’une chose en tête : jouer.
Pour la première fois depuis de longues années, les émissions de variétés ont repris l’avantage en termes d’ audiences sur les programmes sportifs. Et pour la première fois des investigations en matière de dopage ont été menées à leur terme. Les champions des années 1980, charismatiques et/ou excessifs, n’existent plus. On ne sait trop pour l’instant si l’on doit s’en réjouir ou le déplorer.
Mais une chose est sûre : quelque chose a changé en 2001 dans le monde du sport.