Les premiers jours de Laporte au Gouvernement

L’ancien sélectionneur du XV de France, Bernard Laporte, a officiellement rejoint le Gouvernement le 22 octobre. Malgré une Coupe du monde de rugby ratée et une enquête fiscale sur ses investissements dans différentes sociétés, le nouveau secrétaire d’Etat au sport est plus serein que jamais. Focus sur ses premiers pas d’homme politique…

Le président Nicolas Sarkozy a nommé le 22 octobre par décret l’ex-sélectionneur de l’équipe de France de rugby Bernard Laporte au poste de secrétaire d’Etat chargé des Sports, annonce l’Elysée. C’est donc officiel. Bernard Laporte peut entamer sa nouvelle vie d’homme politique. Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé M. Bernard Laporte, secrétaire d’Etat chargé des Sports. M. Bernard Laporte est délégué auprès de la ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot. Privé du secteur de la Jeunesse, dont le portefeuille pourrait être confié à Maud Fontenoy, Bernard Laporte travaillera donc sous la tutelle de la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports. Il sera épaulé dans sa tâche par un cabinet de 14 personnes.

Roselyne Bachelot cafouille…

En costume gris, Bernard Laporte est arrivé à 09H30 à Matignon dans une voiture officielle et a été accueilli par des collaborateurs du chef du gouvernement. Un peu plus tôt dans la matinée, Roselyne Bachelot cafouille au micro d’Europe 1 en qualifiant Bernard Laporte de secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports… l’Elysée n’ayant pas encore précisé les fonctions exactes de l’ancien entraîneur du XV de France. A 10h30, Bernard Laporte se rend au ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, avenue Duquesne, pour rencontrer Roselyne Bachelot qui lui lance un bienvenue sur le perron. Après un premier entretien, ils prennent tous deux la direction du Ministère des Sports, avenue de France. Bernard Laporte y rencontrera ses collaborateurs. En fin d’après-midi, le nouveau Secrétaire d’Etat aux sports s’est rendu au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour rencontrer le président Henri Sérandour, avant de participer au dîner organisé à l’occasion du sommet antidopage de Paris à la Maison du sport français.

Des débuts soft à l’Assemblée Nationale

C’est en douceur que Bernard Laporte a fait ses débuts à l’Assemblée nationale le 23 octobre. Les députés UMP s’étant entendus pour laisser le nouveau secrétaire d’Etat aux Sports s’acclimater aux joutes parlementaires et ayant donc décidé de ne pas lui poser de question d’actualité pour sa première séance à l’Assemblée nationale. Le groupe a envisagé de poser une question à Bernard Laporte mais le ministre vient d’un monde qui est un peu différent du nôtre, a déclaré le vice-président du groupe UMP, Jean Leonetti, à l’issue de la réunion de son groupe à laquelle participait l’ex-entraîneur du XV de France. On a l’habitude de dire que le rugby est un jeu de brutes pratiqué par des gentlemen. J’ai l’impression que c’est un peu l’inverse à l’Assemblée, a-t-il lancé en plaisantant. Je lui ai proposé de s’acclimater à la situation et, probablement, nous le mettrons sous le feu des questions à partir de la semaine prochaine. Nous le laisserons découvrir l’hémicycle et l’ambiance des questions au gouvernement avant de le faire passer à l’épreuve des questions, a ajouté Jean Leonetti.

La Coupe du monde de rugby est une véritable réussite sur les plans populaire et économique

Lors des questions d’actualité, le groupe Nouveau Centre (centristes ralliés à Nicolas Sarkozy) envisageait, pour sa part, d’interroger Bernard Laporte sur le bilan de la Coupe du monde de rugby. Ce dernier en a profité pour saluer la véritable réussite de la Coupe du monde de rugby sur les plans populaire et économique. Nous n’avons pas gagné, nous avons terminé quatrième, a reconnu Bernard Laporte. Cette Coupe du monde restera surtout un succès populaire et économique. Populaire parce que plus de 3 milliards de téléspectateurs ont visionné cette Coupe du monde, avec plus de 2,4 millions de spectateurs dans les 12 villes hôtes, dont 10 villes françaises. Economique parce que le Comité d’organisation qui avait prévu plus de 5 millions d’euros de bénéfices, en enregistrera pratiquement le double. Interrogé par le député du Tarn, Philippe Folliot (app NC), Bernard Laporte a également relevé une réussite touristique puisque plus de 350.000 visiteurs étrangers sont venus regarder cette compétition, permettant de dégager 150 millions d’euros de recettes supplémentaires touristiques. Donc je crois que c’est une véritable réussite, a-t-il estimé. La France a montré qu’après la Coupe du monde (de football) 1998, après le Championnat du monde d’athlétisme 2003, elle avait la capacité à organiser des compétitions mondiales de ce calibre-là, a-t-il poursuivi. Continuons, il nous reste quatre grosses organisations: dès décembre 2007, la Coupe du monde de handball féminin, qui sera suivie des Championnats du monde de ski alpin à Val d’Isère en 2009, des Championnats du monde d’escrime en 2010 et de judo en 2011.

Laporte veut foncer…

Interrogé par des journalistes à la sortie du groupe UMP, Bernard Laporte s’est exprimé sur sa nouvelle fonction. Minimisant la réduction de son périmètre ministériel aux sports -qui n’inclut donc pas la jeunesse et la vie associative-, Bernard Laporte a souligné qu’il voulait foncer dans son nouveau rôle. Le sport, c’est déjà très, très sérieux. Quand je vois les dossiers qui nous attendent, c’est d’abord 500 millions de budget. C’est un domaine que je connais bien. C’est mon domaine de compétences, a-t-il déclaré. Il y a des dossiers costauds à mener, des engagements du président de la République pendant la campagne électorale. On a une mission à accomplir. Il faut foncer. Je suis fier de m’occuper de cette mission, a-t-il ajouté.
Cabinet du Secrétaire d’Etat aux sports

Directeur de cabinet : Hugues Moutouh
Chef de cabinet : Antoine Audi
Chef de cabinet adjoint : Karine Karlowy

Conseillers :
-politique et parlementaire : Franck Giovannuci
-développement du sport : Philippe Dubosc
-financement privé du sport : Gérard Drougou
-politique de la jeunesse : Isabelle Altmayer-Barnier
-vie associative : Luc Pétrequin
-communication : Claude Dumas

Conseillers techniques :
-études et éléments de langage : Gautier Guignard
-politique de la ville et jeunesse : Franck Bonnet
-fédérations et athlètes de haut niveau : Yann Drouet
-sport amateur et dopage : Gaël Diaz de Tuesta
-sport professionnel : Sylvain Roques

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