Le sport doit servir la cohésion du pays

En exclusivité pour la rédaction de Sport.fr, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, a accepté de répondre à nos questions. L’occasion pour la Ministre de rappeler combien le sport a toujours tenu une place privilégiée dans sa vie.

-Valérie Fourneyron, pouvez-vous vous présenter et expliquer pourquoi, d’après vous, vous avez été choisie pour être Ministre des sports?

-En premier lieu, je dirai que la vision du sport que je défends est empreinte des valeurs qui sont les fondements mêmes du projet pour la France porté par le Président de la République et par le gouvernement. Toute mon énergie et toute ma détermination seront tendues vers cette ambition: un sport avec plus d’équité, plus d’éthique, plus de solidarité, plus d’épanouissement personnel et collectif.

Comme pour beaucoup de Français, ma passion pour le sport est née en famille dans les tribunes du stade local, en l’occurrence celui de Rouen. Mon père était un fervent supporteur du Football Club de Rouen. Nous étions de tous les déplacements, de tous les matches. J’ai attrapé le virus et il ne m’a jamais lâché.

J’ai pratiqué le volleyball à l’ASSU et ai même approché le haut-niveau, en faisant partie de l’Equipe de France cadette de volleyball. J’ai également été Présidente de club, puis ai exercé différentes fonctions de dirigeante dans la ligue régionale et la fédération française de volleyball.

Jeune médecin, je me suis très rapidement tournée vers la médecine du sport et j’ai eu la chance de devenir le médecin attitré des Dragons, l’équipe de hockey sur glace de Rouen, de l’Equipe de France féminine de volleyball, puis de l’équipe de basketball de Rouen, ainsi que de nombreux sportifs de haut-niveau.

Parallèlement, j’ai beaucoup travaillé sur les questions de lutte contre le fléau du dopage. De 1989 à 1991, j’ai été chef de la mission de médecine du sport au ministère de la Jeunesse et des Sports, où j’ai participé à l’élaboration de la loi contre le dopage. En 1998, j’ai fait partie du groupe interministériel médecine du sport et dopage et ai participé à l’élaboration de la nouvelle législation sur le dopage (loi du 23 mars 2000). J’ai aussi été Vice-présidente du Conseil national des activités physiques et sportives.

Enfin, le sport a été le point d’ancrage de mon parcours politique. Mon premier mandat en 1995 a été celui d’adjointe au Maire de Rouen, chargée du sport.

En 1998, je suis devenue Vice-présidente du Conseil régional de Haute Normandie en charge des sports, puis en 2004, chargée des sports et de la culture. Enfin, de 2007 à 2012, en tant que députée, j’ai eu l’honneur d’être la vice-présidente du groupe socialiste, radical et citoyen chargée du sport à l’Assemblée Nationale.

Le sport a toujours été le fil rouge de mon développement tant personnel que professionnel, et de mon engagement public.

-Quels sont les principaux dossiers sur lesquels vous allez vous pencher dans les prochaines semaines?

-Le ministère des Sports a été particulièrement malmené au cours des dernières années : il y a eu 5 ministres ou secrétaires d’Etat au sports en 5 ans, des changements de périmètre constants et une absence globale de vision, de cohérence et de fil conducteur pour le sport. Mon souci principal est donc de sortir d’une logique de dossiers portés sur quelques semaines, mais bien de mettre en chantier des réformes de fond structurelles qui permettront au sport de prendre toute sa place pour la société! Le sport doit servir la cohésion de notre pays, aider les jeunes à se construire, participer au bien-être de tous, et faire rayonner la France à l’international.

Mon ambition est de proposer un véritable service public du sport associant l’Etat, les collectivités et les fédérations. Pour cela, je souhaite inscrire mon action dans une logique de long terme et travailler dans un esprit de concertation, avec l’ensemble des acteurs.

Nos principaux chantiers seront les suivants :
-Permettre à tous les Français de pratiquer le sport, en réduisant notamment les inégalités d’accès à la pratique sportive et en accroissant la place du sport au sein de l’école d’abord mais aussi durant le temps périscolaire ;
-Mettre le sport au service d’un véritable projet de santé publique, en incitant le plus grand nombre à pratiquer le sport tout au long de la vie, afin de combattre les pathologies de la sédentarité, réduire la surconsommation médicamenteuse, etc.
-Faire de l’association sportive un autre lieu éducatif et faciliter l’engagement des bénévoles.
-A l’international, je souhaite que la France soit la tête de pont de la lutte contre le dopage et contre les paris truqués. Ces deux fléaux menacent l’essence même du sport, en corrompant la sincérité du résultat. Nous devons être totalement intransigeants dans ces deux domaines et je sais que la France peut être une force motrice à l’international sur ce plan.

-Qu’est-ce qui est le plus compliqué à gérer quand on vient d’être nommée Ministre des sports? Et Pourquoi?

-Compte tenu de l’actualité sportive particulièrement riche, le plus difficile est justement de ne pas être seulement le ministre des Sports! Mon périmètre inclut également la Jeunesse, l’Education populaire et la Vie associative. Redonner du sens aux politiques publiques de la jeunesse ; respecter et soutenir l’indépendance des acteurs du mouvement associatif en leur donnant les moyens d’agir ; rendre toute sa place à l’éducation populaire pour la formation et le développement des futures générations… Ce sont des engagements forts qui ont été pris au plus haut sommet de l’Etat.

L’objectif du gouvernement est d’opérer le redressement du pays dans la justice, en ne laissant personne sur le bord du chemin sans solution, et avec pour ambition que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012!

C’est ce formidable projet que je sers : le sport s’inscrit dans ce cadre. Je suis fière et honorée que les 4 domaines du ministère que l’on m’a confiés soient aussi cohérents, complémentaires, lisibles et pérennes pour servir l’intérêt général.

Propos recueillis par Alain Jouve

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