Laporte sur la sellette ?

Bernard Laporte est-il assuré de devenir secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports après la Coupe du monde ? A priori, oui. Mais l’Elysée jette le trouble en indiquant que cette nomination n’était pas pour le moment remise en cause.

Un simple oui aurait suffi, ou il n’y aucune raison de revenir là-dessus. Interrogé sur le sort réservé à Bernard Laporte en cas de nouvelle défaite du XV de France lors de la Coupe du monde, le porte-parole de l’Elysée David Martinon a préféré répondre : les choses ont été annoncées, pour le moment il n’y a aucune raison de revenir dessus. Pour le moment ? On n’est pas encore éliminés, s’est amusé le porte-parole. C’est une question hypothétique, a-t-il poursuivi. Le sportif n’influencera donc pas la prochaine intronisation de Bernard Laporte comme secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports. Mais ses affaires peut-être. Sa cascade d’activités extra-rugby peut être mal perçue. En ce sens, l’affaire du maillot dédicacé vendue (146 euros) au profit d’une association caritative, mais non signalée comme telle au départ, apparaît comme une maladresse malvenue.

Egalement interrogé sur la lecture de la lettre de Guy Môquet, qui doit être présentée à tous les lycéens français à la demande du président Sarkozy, aux joueurs du XV de France avant leur match contre l’Argentine, M. Martinon a répondu que le président a beaucoup de pouvoirs, il n’en a pas sur le vestiaire des Bleus et sur ce qui se passe à l’intérieur. Il ne donne pas encore d’instructions à Bernard Laporte en ce qui concerne le coaching de ses joueurs, a-t-il ajouté.
L’agent de Laporte seul responsable

L’agent de Bernard Laporte, Serge Benaïm, dédouane l’entraîneur du XV de France, en assurant être le seul responsable dans l’affaire des maillots dédicacés mis en vente sur son site internet, qui contrevient à une charte signée en début d’année selon la Fédération française de rugby (FFR). C’est moi le seul responsable qui négocie tout, a déclaré M. Benaïm à l’AFP. Maintenant, je ne réponds plus aux questions. C’est devenu une affaire d’Etat. J’ignore dans quel but. Il y a d’autres choses plus importantes dans l’actualité que les maillots de Bernard Laporte.

M. Benaïm assure dans le journal Le Monde avoir obtenu un accord verbal de la FFR pour vendre ces 10.000 maillots de l’équipe de France dédicacés par M. Laporte au tarif de 146 euros (dont 16 euros de frais de port), contre 75 euros dans le commerce. Monsieur Benaïm a probablement trompé Bernard Laporte, a estimé Guy Piéra, vice-président de la FFR, en charge du marketing. La demande de M. Benaïm a dû nous arriver en janvier et en février, et nous lui avons répondu négativement.

Du coup, l’opération contrevient à la clause d’image individuelle associée, créée dans le cadre de la charte négociée en début d’année avec le syndicat des joueurs Provale, a précisé M. Piéra.

Associer son image à un attribut de la Fédération ou de l’équipe de France ne peut pas être négocié à titre individuel, a-t-il ajouté. C’est la Fédération qui doit le faire et c’est là qu’il y a un dysfonctionnement dans le cas de l’opération présente de maillots.

Ils ont probablement été achetés chez l’équipementier, a affirmé M. Piéra. Ce n’est aucunement lié au contrat entre la Fédération française de rugby et Nike, s’est contenté de déclarer une porte-parole du groupe américain.

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