Londres épouse l’histoire des Jeux

Depuis 1908, et son premier accueil des Jeux Olympiques, beaucoup de choses ont changé. Londres sera la première ville à accueillir à trois reprises les JO (1908, 1948 et 2012). L’occasion rêvée de comparer ses différentes éditions.

Vouloir comparer les Jeux de Londres en 1908 à ceux de 2012 relève de l’illusion ou presque. Un abysse sépare ses deux éditions. Tout comme les JO 1948 sont restés dans l’histoire comme des Jeux à part. Lors des premiers Jeux olympiques de Londres, on n’accueillait pas les athlètes pour quinze jours de compétitions. Les Jeux se sont étalés sur six mois d’avril à octobre ! En 1908, la capitale britannique avait accueilli 2008 athlètes, dont 37 femmes, originaires de 22 nations. Ils seront deux fois plus nombreux en 1948. En 2012, plus 10.000 participants représentants 205 pays sont attendus. En 1948, l’Allemagne et le Japon considérés comme pays agresseurs n’avaient pas été invités. L’URSS avait été excusée, et la Chine changeait de régime.

Les Jeux de 1908 ont été les premiers bien organisés et de dimension véritablement internationale de l’ère olympique moderne, dit Anthony Bijkerk, secrétaire général de la Société Internationale des Historiens Olympiques. Le Royaume-Uni en avait hérité avec un préavis de 2 ans seulement, après le forfait de l’Italie pour cause d’éruption du Vésuve. Certaines disciplines sont en voie d’extinction : le saut sans élan, en hauteur et longueur, le tir à la corde ou encore le polo-vélo. 1908, c’est aussi l’année où la distance du marathon est codifiée à 42,195 km, soit la distance au yard près entre le château de Windsor et la loge d’Edouard VII, au stade olympique.

Les Jeux de 1948 passeront à la postérité comme les JO de l’austérité. Au sortir de la guerre, il y a la volonté de rassembler les nations autour de quelque chose de positif. Londres accueille les JO dans une ville en ruines et en proie aux rationnements. Les Britanniques bénéficient de la ration A réservée aux ouvriers de l’industrie lourde, considérée comme stratégique. Les Etats-Unis acheminent des vivres. Les athlètes dorment dans des baraquements militaires et les dortoirs d’écoles.

En 2012, les télévisions et les sponsors ont pris le pas et conditionnent la réussite de l’événement. Les pays surenchérissent les uns sur les autres pour accueillir les Jeux, tablant sur des retombées positives et le rayonnement international. Les athlètes sont des professionnels capables de répéter à plusieurs reprises des performances de haut niveau. Le budget des JO 2012, 11,5 milliards d’euros, est 1.000 fois supérieur à celui de 1948 !

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