Faire pression avec les JO, ça marche

©Abaca / Icon Sport

Le gouvernement lâche du lest pour éviter des grèves pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, annonce des primes de 500 € à 1 .500 € pour les agents de l’État. Mais attention, en 2025, les JO seront passés et la Grande Cause Nationale ne sera plus le sport. Le gouvernement prépare aussi les esprits à une cure d’austérité.

Certains diront : « c’est normal, c’est le jeu de la négociation ». Face aux menaces agitées de grève pendant les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) repris ici et là par différents corps de métier, la réaction a été immédiate. Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé samedi 9 mars sur Franceinfo des primes de 500 €, 1.000 € ou 1.500 € « pour tous les agents de la fonction publique mobilisés ». Une réponse au dépôt de préavis de grève couvrant la période des JO début avril de la CGT, pointant le « manque de dialogue » et la nécessité de « mesure immédiate ».

En réalité, le ministre n’a rien dévoilé de nouveau. Ces montants étaient déjà connus. Une circulaire de la Première ministre d’alors, Élisabeth Borne datant du 22 novembre dernier, prévoit une « majoration de rémunération » qui n’excède pas 1.500 € brut, et la possibilité pour les employeurs de délivrer « par exemple 500 € brut et 1.000 € brut selon le degré et la durée de mobilisation ».

Mais pour les syndicats, cette circulaire laisse le libre choix à l’employeur. Ils demandent des critères clairs et un cadre général pour tous les agents. Cette semaine, une réunion interministérielle était prévue pour discuter de l’élaboration de critères, entre autres. Une rencontre par mois se tiendra jusqu’à l’été pour éliminer le risque de grève pendant les Jeux. Le « projet d’instruction aux secrétaires généraux », envoyé par le ministère aux organisations syndicales, esquisse quelques pistes. Seuls les agents en Île-de-France seront concernés, ailleurs tout dépendra de leur « proximité » avec les sites de compétition. Le montant de la prime variera selon « la durée de mobilisation des agents », « la limitation effective du nombre de jours de congé », « un accroissement temporaire significatif de l’activité », et « des horaires ou rythmes atypiques ». Le diable étant dans les détails, les critères avancés ne concernent que la fonction publique d’État, il faudra donc d’autres textes pour couvrir les deux autres versants. À savoir la fonction publique territoriale et celle hospitalière.

Les syndicats regrettent qu’une « différence subsiste toujours » sur le montant des primes accordées aux policiers et aux gendarmes, qui pourront percevoir jusqu’à 1.900 € brut. Avec d’autres « mesures d’accompagnement ». En l’occurrence des aides à la garde d’enfant d’un montant de 200 € à 350 €.
Tandis que le gouvernement cherche à éteindre le moindre début d’incendie, il prépare un après-JO dédié à l’austérité. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a tiré la première banderille dans un entretien au journal Le Monde. Son ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, a lancé la seconde devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Les économies à réaliser sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale devront atteindre « au moins 20 milliards d’euros » en 2025. Des économies qui s’ajouteront aux 10 milliards annoncés en février et qui doivent « devenir pérennes ». Thomas Cazenave se dit « à la disposition des parlementaires pour préparer le budget 2025 ». Reste à découvrir comment le sport va être traité.

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