Cours le matin, sport l’après-midi, dispositif doublé mais pas généralisé

En raison de son succès, le nombre de collèges et lycées bénéficiant du dispositif Cours le matin, Sport l’après-midi doublera en septembre, a confirmé jeudi à Bordeaux, le ministre de l’Education nationale Luc Chatel, qui exclut cependant toute généralisation de cette expérience.

Dans les 124 collèges et lycées qui ont bénéficié de cette expérimentation, il y a une amélioration du climat scolaire, de l’assiduité et des résultats scolaires qui progressent car il y a une implication plus forte des élèves, a souligné M. Chatel, lors de sa visite au collège bordelais Edouard Vaillant, qui, depuis septembre, expérimente ce dispositif dans deux classes.

Fort de ce bilan, le ministre a donc annoncé le doublement du nombre d’élèves et de classes bénéficiant de ce dispositif dès la prochaine rentrée, qui concernera à terme quelque 15.000 élèves et 250 classes. Il a souhaité que cette extension se fasse en priorité dans les établissements implantés en zones d’éducation prioritaire.

M. Chatel a cependant écarté toute possibilité de généraliser cette expérimentation, expliquant que nous n’avons pas les équipements sportifs nécessaires.

Comme l’an dernier, chaque établissement retenu pour mener cette opération bénéficie d’une dotation de 5.000 euros par an, a rappelé le ministre, ce qui permet de couvrir une certain nombre de frais d’accompagnements, de partenariats avec des associations extérieures et de déplacements.

L’ensemble des enseignants et parents d’élèves du collège Edouard Vaillant, qui ont accepté de parler au ministre de cette expérimentation dans une classe de 6ème et une autre de 5ème ont fait part de leur satisfaction.

On a beaucoup de relations avec les familles des enfants, ce projet nous fait du bien, a souligné François Cancon, professeur d’éducation physique et sportive dans la classe de 5ème cours le matin, sport l’après-midi.

Je suis très satisfaite de ce dispositif même si la charge de travail est importante et que c’est un rythme à tenir difficile, s’est félicitée Sandra Limmois, mère d’un garçon de 5ème qui a désormais une assurance qu’il n’avait pas avant.

Pour sa part, Pascale Blanchard, professeur des sciences de vie et de la terre (SVT) souligne que cela a renforcé la cohésion entre les différentes disciplines.

Seul bémol : elle estime, comme ses collègues, que les 6èmes ne comprennent pas leur chance de bénéficier de ce type de dispositif qui est pour eux un amusement plus qu’une chance.

Un point de vue largement partagé par tous les participants qui préconisent plutôt d’étendre le dispositif aux 5ème et 4ème, comme le souligne Stéphane Gaubert, professeur d’éducation physique et sportive. Pour lui, il faut que cela touche des élèves motivés pour faire plus d’heures par semaine (deux heures à trois heures de sport ou culturelles plus une heure de tutorat).

En matière de moyens, le directeur du collège, Alain Rebière-Desveaux reconnaît que la dotation de 5.000 euros permet juste de payer les déplacements et certains partenariats. L’intervention des professeurs étant payée sur les budgets alloués à Edouard Vaillant, un collège de 489 élèves, dans le cadre de son classement en réseau réussite scolaire.

Cette expérimentation, lancée il y a un an, avait pour objectif de relancer la pratique du sport à l’école pour passer d’un élève sur cinq qui pratique une activité sportive à un sur deux à l’horizon de trois ans, a rappelé M. Chatel.

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