Liberty Media achète la F1

Le groupe Liberty Media du milliardaire et magnat de la communication américain John Malone prend le contrôle de la Formule 1 pour 4,4 milliards de dollars. Un changement de gouvernance va s’opérer pour la F1, mais Bernie Ecclestone conserve son mot à dire.

Chase Carey va prendre la direction de Formula One, l’organisme qui gère la F1, avec le titre de président. Je suis un grand admirateur de la Formule Un qui est une franchise sportive unique qui attire des centaines de millions de fans chaque saison dans le monde. Je vois de grandes opportunités pour aider la Formule Un à continuer à se développer pour le bien du sport, des fans, des équipes et des investisseurs, déclare Chase Carey dans le communiqué.

Bernie Ecclestone, 85 ans, restera le PDG. Je vais rester à mon poste. Je vais continuer à faire tout ce que je faisais avant, comme négocier avec les circuits, les chaînes de télévision et les gens comme ça, a assuré Ecclestone. Au savoir-faire du Britannique vient s’ajouter la force de frappe du nouvel acquéreur. Liberty Media, via Liberty Global, a déjà un pied dans plusieurs réseaux de télévision européens, ce qui facilitera les négociations.

Dans un premier temps, Liberty Media va prendre une participation de 18,7% pour 761 millions de dollars au sein de Formula One. Puis elle va acquérir la totalité du holding Delta Topco, par l’intermédiaire duquel le fonds d’investissement CVC Partners contrôlait jusqu’ici la Formule Un. Au total, Liberty Media déboursera 4,4 milliards de dollars, la valeur de Formula One étant évaluée dans le cadre de cette opération à quelque 8 milliards de dollars, dette comprise. Un montant astronomique révélateur du paradoxe de cette discipline : son intérêt sportif est limité depuis des années à cause de l’ultra domination de quelques écuries. En 2006, CVC avait acheté 63,4% des parts de la F1, pour un montant estimé à environ un milliard de dollars. Et le fonds a déjà empoché un retour sur investissement estimé à quelque 2 milliards de dollars en 2012, lorsqu’il a vendu une première partie de ses actions à Waddell & Read, un fonds américain (21%), au fonds BlackRock (3%) et au fonds souverain norvégien Norges (4,4%).

Cette transaction met fin à plusieurs années de supputations sur la gestion du championnat du monde de Formule 1. Un serpent de mer. L’opération permet à John Malone d’ajouter à sa palette l’un des sports les plus regardés au monde avec 400 millions de spectateurs à la télévision en moyenne par course. Il possède déjà dans le secteur sportif l’équipe de baseball américaine des Atlanta Braves et un intérêt dans la Formule E, par le biais de Liberty Global et de la chaîne de télévision Discovery. Il lui faudra toutefois obtenir le feu vert de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) ainsi que des autorités de la concurrence alors que la Commission européenne mène actuellement une enquête sur les méthodes de gestion de la F1.

Le montage de l’opération est passablement compliqué et doit aboutir au contrôle effectif de Formula One par Liberty Media d’ici la fin du premier trimestre 2017 par le biais de l’acquisition de 100% de Delta Topco. Le capital sera alors partagé entre Liberty Media et certains des actionnaires actuels.

La structure résultant de l’acquisition permettra aux écuries de devenir actionnaires en acquérant les titres qui seront cotés en Bourse, a souligné l’acheteur. Les modalités exactes doivent toutefois encore être définies. Actuellement, les 11 écuries reçoivent une part des revenus aux termes d’un accord qui court jusqu’en 2020. Le modèle actuel avantage les plus grosses d’entre elles.

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