Radio Tour, comment ça marche ?

Ils sont quatre, une voiture et trois motos, appuyés par un avion relais pour retranscrire sur les ondes de Radio Tour le déroulement d’une étape et organiser le ballet des voitures des directeurs sportifs vers le peloton des coureurs.

Simple, clair et calme sont les règles d’or pour Sébastien Piquet, la voix de Radio Tour depuis sept ans.

Placé dans une voiture de la direction de course, derrière le peloton, il transmet en temps réel au cortège des suiveurs -directeurs sportifs, journalistes, invités- qui suivent la course à distance toutes les informations: la composition des échappées, les écarts, le nom de l’équipe qui mène la chasse, les coureurs qui demandent ravitaillement ou assistance, les classements pour les maillots vert et à pois, les chutes, les abandons…

Pour cela, il a ses yeux, trois paires exactement, des motards répartis à l’avant de la course qui lui font remonter toutes les informations sur un canal radio différent.

On navigue dans la course, on se relaie, on fait les écarts avec des repères -une borne kilométrique, un panneau d’entrée de ville, une station service- et on envoie tout à Sébastien qui, lui, ne voit que le cul des coureurs, sourit Dominique Sagnier, qui fait son 21e Tour de France comme +motard info+. On conduit d’une main, le chrono dans l’autre, on regarde devant, derrière, on parle… Il faut être habitué !, poursuit-il.

Renseignement humain

Parfois même, on échange des impressions: lui il est bien, il va partir etc… Mais ça reste entre nous, raconte le motard.

Les informations doivent être neutres, confirme John Lelangue, directeur sportif de l’équipe BMC et ancienne voix de Radio Tour (1999-2004).

Si l’arrivée de nouveaux moyens de communication a simplifié et fiabilisé la circulation des informations, elle n’a en revanche rien changé au rôle des Radio Tour.

La seule différence c’est qu’avant, quand la liaison était mauvaise, on taillait l’antenne avec un canif. On débutait le Tour avec 1,50 m d’antenne et on le terminait avec beaucoup moins, se souvient Dominique Sagnier.

Radio Tour est essentiel, estime Lelangue. Même si aujourd’hui, avec les oreillettes, on reçoit aussi des informations directement de nos coureurs, ce sera toujours utile.

Rien ne remplacera une paire d’yeux pour bien voir, sentir la course et reconnaître les vrais attaques de ce qu’on appelle dans le jargon des +pétards mouillés+, estime également Sébastien Piquet.

D’autant que l’impact de ses informations peuvent avoir d’énormes conséquences. A mes débuts, se souvient-il, Bernard Hinault m’a donné un conseil: +Reste calme, môme, il ne faut pas s’énerver. Si tu hurles sur une chute, ça va énerver toute la course et là, c’est pas bon+.

La moindre erreur peut en effet avoir des conséquences majeures. Pendant une étape du Tour de Belgique, Radio Tour avait annoncé pendant 15 kilomètres la présence d’un coureur dans une échappée alors qu’il était au troisième échelon de la course, raconte Lelangue. Certaines équipes ont roulé alors que ce n’était pas nécessaire. Ca a tout changé à la course.

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