Le rugby en France et le handball à l’échelle mondiale viennent d’en donner la preuve. Les montants des droits de retransmission des plus grandes compétitions sportives ne sont pas près de diminuer. Le direct reste un produit à part pour les diffuseurs. Une étude du cabinet Deloitte estime à 16 milliards le marché des droits de retransmission dans le monde en 2014. Un record.
Dans un rapport de prospective, un chapitre est consacré aux droits de retransmission des épreuves sportives. Le cabinet Deloitte confirme qu’il ne voit pas la fin de la course aux droits. Il anticipe une croissance à deux chiffres du marché (+14% par rapport à 2013), porté par les ligues européennes de football (la Premier League anglaise en tête) et les quatre grandes ligues nord-américaines (NFL, MLB, NBA et NHL).
Exemple frappant, et même caricatural, avec les investissements massifs de BT Sport. Le nouveau venu a fait exploser le marché en soustrayant les droits de la Ligue des champions et de l’Europa League au duo ITV/BskyB en Grande-Bretagne pour 900 millions de livres à compter de la saison prochaine. Deux compétitions dont la valorisation atteint 400 millions aujourd’hui. Les nouveaux entrants cherchent à se différencier sur leur offre de contenus sportifs, estime Austin Houlihan, consultant sport de Deloitte, ajoutant qu’il n’y a pas de signe d’une bulle autour des droits. Les principales compétitions offrent une large audience, estime encore le consultant de Deloitte. Elles poussent à s’abonner et génèrent des revenus publicitaires pour les diffuseurs, en particulier dans un paysage médiatique de plus en plus morcelé.
40% du marché lié au football professionnel
A lui seul, le football européen représente, avec 6,5 milliards de livres, 40% du marché des droits TV, dont 1,9 milliard pour le seule Premier League. Selon le cabinet, 75% de la manne sont générés par dix compétitions dans le monde : les principaux championnats européens de football (Angleterre, Allemagne, Espagne, France et Italie), la Ligue des champions, ainsi que le football américain (NFL), le basket-ball (NBA), le baseball (MLB) et le hockey sur glace (NHL).
Au rythme où les droits du rugby grimpent, le cabinet pourra probablement rajouter le Top 14 à cette liste dans cinq ans.