Quand la télé fait le calendrier…

Les petites nations du rugby ont, plus que dans toute autre édition de la Coupe du monde, posé problème aux nations historiques lors de la première semaine, mais regrettent un calendrier effréné qui rendra leurs performances moins aisées par la suite.

Le Canada rencontre ainsi la France dimanche, quatre jours à peine après sa victoire (25-20) face aux Tonga… qui avaient affronté la Nouvelle-Zélande quatre jours plus tôt.

Ca me fait rire que les équipes de niveau 2 aient quatre jours pour récupérer et celles du niveau 1 sept jours, a lancé, fataliste, l’entraîneur néo-zélandais des Canucks, Kieran Crowley.

Si la Coupe du monde est la seule compétition de rugby qui réunit les équipes dites de niveau 1 (les six nations de l’hémisphère Nord, les trois du Sud et l’Argentine) et celles des niveaux 2 (Canada, Etats-Unis, Fidji, Japon, Roumanie, Samoa Tonga) et 3 (Georgie, Namibie, Russie), toutes les nations ne sont pas placées dans les mêmes conditions.

Ainsi, la Georgie dispute ses deux premiers matches en quatre jours, avant dix jours de repos, puis à nouveau deux matches en quatre jours quand la Nouvelle-Zélande dispose, au pire, de six jours entre deux rencontres.

C’est bien d’avoir des équipes de niveau 2 qui rivalisent avec les meilleurs mais pour avoir de la constance, il faut mettre les équipes sur un pied d’égalité, remarque l’entraîneur roumain Romeo Gontineac.

Audiences TV

Interrogée par l’AFP, l’organisation a affirmé avoir élaboré le calendrier le plus équilibré jusqu’à présent dans une Coupe du monde. Seules cinq équipes ont 14 jours de repos ou moins durant la phase de poule, qui s’étale sur un mois.

C’est une compétition avec un intérêt mondial. On a pris en considération différents facteurs: l’intérêt des supporters, les considérations commerciales et de retransmission ainsi que la santé des joueurs, explique le porte-parole du tournoi Mike Jaspers.

Les audiences télévisées sont un facteur important du calendrier et exigent que les +grandes+ nations soient programmées le week-end.

Les revenus des droits TV sont générés par les matches des meilleures nations, ils sont ensuite réinvestis par l’IRB (International board) pour améliorer la compétitivité de ce qu’on appelle les petites nations, souligne Mike Jaspers.

Les nations historiques compatissent parfois avec cette inéquité.

Jouer tous les quatre jours, les équipes peuvent le faire mais c’est beaucoup de pression. Si vous avez un bon réservoir de joueurs comme les nations du haut du panier, ça va. Sinon, c’est très difficile, affirme l’entraîneur de l’Ecosse Andy Robinson, dont l’équipe a disputé -avec succès- ses deux premiers matches à quatre jours d’intervalle.

Toutes les équipes doivent avoir au moins cinq jours de pause entre les matches, estime-t-il. Et c’est aussi le boulot de la télévision et des médias de pousser vers ça et d’aider ces équipes.

En attendant un avenir meilleur, ces dernières entendent continuer à tenter de déjouer les pronostics.

On connaît la situation depuis le tirage au sort et on a élaboré notre préparation pour anticiper ce qui allait arriver, affirme Kieran Crowley. Et son troisième ligne Adam Kleeberger prévient: On ne va pas se servir du calendrier comme excuse.

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