Le business David Douillet

Consacré pour ses exploits sportifs, adulé par les Français, reconnu par les instances sportives et politiques, David Douillet jouit d’une cote d’amour exceptionnelle… qu’il a sue rentabiliser.

Plus fort que Zidane et que l’Abbé Pierre, David Douillet est aujourd’hui la personnalité préférée des Français. Bien entendu, ce statut privilégié le prédispose à susciter la convoitise des publicitaires, sponsors et partenaires économiques en tous genres. Mais il y a une dimension particulière dans le personnage de David Douillet, qui tient à la fois à sa nature et à son parcours.

1. Un personnage consensuel
Douillet est un très grand champion, qui s’est imposé dans un sport individuel, et dans la catégorie reine de sa discipline. Il incarne de ce point de vue le mythe du surhomme et de la réussite dans ce qu’elle a de plus exacerbée. Mais Douillet est aussi un père de famille, un personnage bonhomme et tout simplement un gros gabarit (il est souvent surnommé nounours). Douillet a donc toutes les caractéristiques requises pour être l’ambassadeur d’une marque ou d’une cause. Le mélange des genres est d’ailleurs frappant chez David Douillet. Il a prêté son image à autant de causes humanitaires que de campagnes publicitaires. Citons les principales : Gerflor (il a touché 650 KF), Danone, Adidas, La Poste, Coca-Cola.

2. Un personnage public
La participation de David Douillet à des actions publiques, qu’elles soient caritatives ou non, ne date pas d’hier. Si aujourd’hui, l’image du médaillé olympique est évidemment bénéfique à toutes les manifestations auxquelles il prend part, il fut un temps où Douillet était autant en quête de notoriété qu’en croisade pour ses idées. La première des ses actions a d’ailleurs toujours été la promotion du judo, en partenariat avec la fédération dont il est aujourd’hui salarié, en tant qu’entraîneur des poids lourds.

3. Un homme ambitieux
Comme tout compétiteur, David Douillet sait saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent à lui. Depuis 1996 et sa médaille à Atlanta, celui qui était alors un sportif de haut niveau subventionné n’a eu de cesse de faire fructifier son image et sa notoriété. Au prix d’un engagement politique très rare de la part d’un sportif, en particulier aux côtés de Jacques Chirac. Au point de se précipiter, parfois, comme dans l’affaire Travelstore (voir encadré). En l’espace de quelques années, les revenus de David Douillet ont littéralement explosé. Ses deux médailles olympiques lui ont rapporté près de 500.000 Francs nets d’impôt. Ses contrats publicitaires se sont multipliés… Mais ce n’est pas tout.

Depuis cinq ans, David Douillet ne refuse pratiquement rien. Il cumule aujourd’hui des fonctions au sein de la Fédération française de judo et du Conseil national de prévention et de la lutte contre le dopage. Une marque de produits fitness est commercialisée sous son nom. Douillet est sous contrat avec le site Sporever. Il publie un livre aux Editions Michel Lafon. Il prépare une émission de télévision produite par Jean-Luc Delarue. Et David Douillet ne ferme pas la porte à une prochaine carrière dans le cinéma ! Compte tenu de ces innombrables casquettes, on en vient à se demander s’il ne sera pas contraint de renoncer à quelques unes des sollicitations dont il est l’objet. Entre des obligations à l’UNESCO, au CPLD, à la FFJDA ou dans l’opération Pièces jaunes… et une carrière d’acteur, que choisir ?

Le business David Douillet est pour l’heure une entreprise florissante. Mais attention aux lendemains qui déchantent. Un site internet de sondages classait récemment David Douillet en 3e position à la question : Vous avez marre d’en entendre parler….
L’affaire qui embarrasse le champion

La grande surface du voyage Travelstore, dont David Douillet était actionnaire à hauteur de 20%, a été mise en liquidation judiciaire en juillet 1997 par le tribunal de commerce de Paris, après cinq mois d’activité. Dans cette affaire, le champion a payé de sa personne à double titre : il a assuré la promotion de la marque dans le but de la relancer, puis il a été mis en examen après le dépôt de bilan.

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