Thiriez charge Le Graët

Dans une interview pour L’Equipe, Frédéric Thiriez s’exprime pour la première fois depuis son départ de la Ligue de football professionnel (LFP). S’il ne manque pas de souligner son bilan à la tête de l’instance, il en profite pour reprocher à Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), de l’avoir poussé vers la sortie.

Tout le monde sait qu’il m’a savonné la planche et que je le gênais dans son souhait d’expansion du pouvoir de la Fédération. Le «il» en question s’appelle Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF). Je note que lorsque les présidents de club sont divisés, cela affaiblit la Ligue, lance Frédéric Thiriez. Résultat : la FFF en a profité pour rogner son pouvoir. On l’a vu sur l’affaire des montées et des descentes (…) J’ai échoué par naïveté. J’ai eu tort de faire confiance à Noël Le Graët. Ce dossier, je l’avais mené avec lui depuis le début (…) Tout le monde sait qu’il m’a savonné la planche et que je le gênais dans son souhait d’expansion du pouvoir de la Fédération.

Alors que sa succession était engagée, il préfère rappeler qu’il a choisi lui-même les conditions de son départ : J’étais en fin de mandat. C’est moi qui ai fixé mon calendrier. J’ai toujours gardé une certaine distance et surtout mon indépendance : c’était une faiblesse, mais aussi et surtout une grande force pour faire le job, souligne-t-il. Son bilan à la tête de la ligue ? Il le juge satisfaisant. Il rappelle que les droits télé ont été multipliés par trois lors de sa présidence. Il revient aussi sur la professionnalisation des arbitres de Ligue 1 et son combat pour la vidéo dans le football. J’en avais pris plein la gueule quand j’étais allé présenter mon projet à l’International Board, et maintenant, c’est fait, aime-t-il rappeler. Le cas Monaco qui n’a généré que des frustrations ? Ce n’est pas mon échec, au contraire, se défend-t-il. J’avais négocié un dédommagement de 50 millions. Certains clubs l’ont contesté. Résultat : ils ont zéro. Moi, j’ai fait le job. Ce sont les clubs qui se sont tirés une balle dans le pied. En revanche, il accepte de reconnaître que son plan «Foot pro 2012» n’était pas une réussite. Enfin presque. On ne peut pas reprocher à un président de la Ligue d’être ambitieux, dit-il. Les objectifs sportifs, qui n’étaient pas des engagements et que j’ai commis l’erreur de formuler, n’ont pas été atteints, souligne Thiriez. Il n’y a pas eu de victoire en Ligue des champions. Les comptes ne sont pas revenus à l’équilibre, même si on n’en est pas pas loin.

Redevenu avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Frédéric Thiriez n’exclut pas de revenir, un jour, dans le football : Si je peux être utile, je suis là.

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