Un stade de franchi

Le report puis l’annulation pure et simple du match entre Cagliari et la Roma dimanche, lors de la 4e journée de Serie A, a confirmé les soucis rencontrés par les clubs italiens en terme d’infrastructures.

Massimo Cellino a provoqué lui-même la chute de son équipe. Malgré ses protestations dans les médias italiens, le président de Cagliari ne peut s’en prendre qu’à lui-même alors que son club a été déclaré perdant sur tapis vert du match qu’il devait organiser face à la Roma, samedi, dans le cadre de la 4e journée de Serie A. Une rencontre prévue dans un premier temps à huis clos, sans spectateur, comme l’avait réclamé le préfet de Sardaigne. Une décision prise pour des raisons de sécurité. Les travaux dans le Stade Is Arenas n’étant pas terminés, l’intégrité des spectateurs ne pouvait être assurée. Sauf que Cellino en a décidé autrement et a appelé tous les supporters du club sarde… à se rendre au stade. Dans le respect de l’ordre, tout de même.

Un appel irresponsable qui a contraint la justice à tout simplement reporter le match samedi. Saisie par une Roma s’estimant lésée par cette décision, la Fédération italienne donnait le lendemain match gagné sur tapis à la Louve (0-3). Le règlement oblige les clubs à se conformer aux règlement édictés par les pouvais publics en matière de sécurité publique. Chose que n’a pas respecté le président de Cagliari en voulant aller à l’encontre du huis clos prononcé. Il est malheureux d’en venir à de telle décision, a commenté Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA, dans la presse. Ce sont des choses qui n’arrivent qu’en Italie, a regretté Zdenek Zeman, l’entraîneur de la Roma.

Les stades, un réel problème


Cette nouvelle affaire vient mettre en lumière un autre problème d’un football italien gangréné par le Calciopoli (scandale de l’arbitrage en 2006) puis le Calciocomesse(scandale des matches truqués cet été) ces dernières années : celui de ses stades. Cagliari en est un parfait symbole. Le club sarde a été contraint de migrer cet été, et ce pour les trois prochaines saisons, vers le stade Is Arenas, en raison de la vétusté de son enceinte habituelle, le Stadio Sant’Elia. La rénovation de ce dernier était prévue en cas d’attribution de l’Euro 2016 à l’Italie. Sauf que l’UEFA a désigné la France comme pays hôte du prochain championnat d’Europe. L’une des raisons de la défaite italienne ? Le dossier des stades. Les investissements prévus dans la candidature transalpine pour moderniser les enceintes retenues, principale motivation pour accueillir cette compétition, étaient bien en-deçà de ceux de la France notamment.

La perte de l’Euro 2016 a fait tomber à l’eau la plupart des dossiers de rénovation. Seule la Juventus Turin s’est ainsi dotée d’une nouvelle enceinte (le Juventus Stadium), qu’elle a entièrement auto-financé à hauteur de 120 millions d’euros. L’Inter Milan aimerait lui emboîter le pas, et pense avoir trouvé la solution avec l’entrée dans le capital d’investisseurs chinois. Les autres cadors italiens évoluent dans des enceintes rénovées pour la dernière fois en vue de la Coupe du monde 1990. Il faudra désormais que les instances se penchent rapidement sur ce souci des infrastructures pour éviter d’autres situations compliquées comme celle vécue à Cagliari le week-end passé. Maigre consolation pour le club sarde : la justice pourrait l’autoriser à ouvrir une partie des tribunes et à accueillir Pescara devant environ 4000 spectateurs dimanche. En espérant que Massimo Cellino garde le silence cette fois…

Frédéric Sergeur et Emmanuel Frattali

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