Revers majeur pour la Ligue allemande

La Ligue allemande de football (DFL) subit un important revers avec le rejet par le gendarme de la concurrence d’un nouveau modèle de commercialisation des droits télévisés qui devait lui permettre d’augmenter de manière substantielle ses recettes.

L’Office anti-cartel de Bonn juge que même après des modifications, le modèle proposé ne faisait pas justice aux exigences d’une participation suffisante des spectateurs. En d’autres termes, la proposition de la DFL ne garantissait pas l’accès des fans aux matches de Bundesliga, le championnat allemand, sur les chaînes non-payantes en début de soirée. La sacro-sainte émission du samedi à 18H30 sur la chaîne publique ARD, Sportschau, qui résume les matches de l’après-midi, était potentiellement menacée.

La semaine dernière, l’Office avait demandé à la DFL d’amender sa proposition, avant de rendre cette semaine son avis définitif.

Pour le président de la DFL Reinhard Rauball la décision va rejeter le football des années en arrière.

A l’automne dernier le magnat des médias Leo Kirch, victime en 2002 d’une retentissante faillite, avait fait un surprenant retour aux affaires en annonçant l’acquisition par l’intermédiaire de sa holding Sirius les droits pour les saisons 2009 à 2015 pour 500 millions d’euros par saison, soit 3 milliards d’euros au total.

La nouveauté du modèle résidait dans le fait que Sirius voulait servir d’intermédiaire et revendre les droits à d’autres, pour encore plus cher. Auparavant la DFL négociait elle-même avec les chaînes intéressées, et touchait 440 millions d’euros de la chaîne payante Premiere, seule à assurer la retransmission en direct des matches de Bundesliga.

Le président de l’Office anti-cartel Bernd Heitzer a rejeté les arguments de la DFL et des clubs. Le souci de compétitivité avec les autres clubs européens ne peut pas justifier des profits monopolistiques sur le dos des consommateurs, a-t-il jugé.

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